Forum – Promotion de l’économie sociale et solidaire:

Les paris de Victorine Ndeye

Lors de la clôture de la Quinzaine de l’Economie sociale et solidaire (Ess), Victorine Ndeye est revenue sur l’importance de ce secteur, qui polarise la moitié des actifs de notre pays.

Par Justin GOMIS – Après avoir sillonné les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tamba, Kédougou, Matam, la ministre de  l’Economie sociale et solidaire (Ess) s’est fait une religion. «Lors de la tournée dans les territoires, la conviction s’est nouée davantage  du fait indéfectible de la certitude que l’économie sociale et solidaire est le modèle de développement qu’il nous faut», assure Victorine Ndeye, qui a présidé hier la clôture de la Quinzaine de l’Economie sociale et solidaire. Après ce périple, elle est revenue sur les échanges et  partages d’expériences avec les acteurs de l’Ess, les jeunes et les femmes.  Selon la ministre, à l’intérieur du pays, «les jeunes et les femmes sont dans le temps de l’action, du développement, de l’autonomisation individuelle et collective». D’après elle, «c’est ce que nous savons faire et c’est ce que nous devons faire».  Car, Mme Ndeye reste même convaincue que  «la lutte contre le sous-emploi, l’exclusion, l’exode  rural et l’immigration irrégulière se gagnera lorsque l’économie sociale et solidaire servira de cadre  d’inspiration, d’orientation et d’expulsion des politiques de développement».

A l’en croire, «ce secteur de l’économie solidaire polarise la moitié des actifs de notre pays et peut constituer un véritable accélérateur  des connaissances». C’est d’ailleurs ce qui explique,  informe Victorine Ndeye, «la détermination du chef de l’Etat à promouvoir et à développer le secteur de l’Ess». Pour elle, les chocs exogènes, liés au Covid-19 et à la guerre  en Ukraine, «nous recommandent de développer des capacités de transformation locale de nos productions en faisant des acteurs de l’économie sociale et solidaire, le terreau de l’entrepreneuriat domestique d’où devront germer les champions de demain». Selon Malick Diop, directeur exécutif de la Plateforme des acteurs du Sénégal, il y a des défis à relever.  «Le premier défi, c’est un défi de reconnaissance. L’économie sociale solidaire n’a besoin d’être reconnue comme un modèle pour le développement de l’économie réelle. Maintenant il y a un défi de structuration et d’organisation des acteurs parce que c’est un modèle qui n’est pas encore très organisé. Il y a aussi le défi d’accès au marché, parce que l’économie sociale et solidaire est une activité économique. Il y a aussi le défi du financement. L’accès au financement à ces économies pose encore problèmes. Il y a aussi le défi de la recherche. Il faut qu’on arrive à asseoir les contours  et le concept d’économie solidaire et sociale», a-t-elle relevé.

En attendant le 6e forum mondial de l’Economie sociale et solidaire, qui aura lieu du 1er au 6 mai prochain à Dakar, pour la première fois en Afrique, la ministre a assuré aux acteurs, l’engagement de l’Etat de les accompagner et de les soutenir. «Car, selon elle, c’est le problème de l’organisation qui se pose pour une réussite de l’économie sociale et solidaire.»


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