Coup d’État en Guinée-Bissau: les militaires installent un Conseil national de transition
Les militaires ayant pris le pouvoir en Guinée-Bissau lors d’un coup d’État ont installé un Conseil national de transition, selon une résolution publiée jeudi 4 décembre. Ils justifient leur intervention par un contexte électoral marqué selon eux par un « risque de guerre civile à caractère ethnique ».
TV5MONDE avec AFP – Le 26 novembre, veille de l’annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives en Guinée-Bissau, pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, des militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo, au pouvoir depuis 2020, et suspendu le processus électoral en cours.
Le général Horta N’Tam investi « président de la transition »
Depuis, les militaires ont nommé le général Horta N’Tam, un proche de Umaro Sissoco Embalo, comme président d’une transition censée durer un an. Un Premier ministre a également été désigné.
Dans une résolution émise jeudi, le Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre annonce la création d’un Conseil national de transition, organe politique de concertation.
Ce conseil est aussi chargé de la préparation des instruments de transition et de contrôle des activités des organes de pouvoir de transition, selon la résolution, qui ne précise pas la composition, ni les critères de sélection des membres de ce conseil.
Les coups d’État ne sont pas une nouveauté en Guinée-Bissau
Évoquant le coup d’État du 26 novembre, les militaires affirment dans cette résolution que le pays faisait face à une situation politique « grave » dans un contexte électoral marqué par des contestations et des crispations « pouvant dégénérer en une guerre civile à caractère ethnique ».
« Les forces armées ont été à nouveau obligées d’intervenir, provoquant un nouveau changement de l’ordre constitutionnel par la voie de la force. »
Document des militaires ayant pris le pouvoir en Guinée-Bissau
L’opposant bissau-guinéen Fernando Dias, principal adversaire de Umaro Sissoco Embalo lors du scrutin du 23 novembre, a affirmé le 27 novembre avoir remporté l’élection présidentielle. Il a en outre accusé l’ex-président Embalo d’avoir « organisé » le coup d’État qui a suspendu le processus électoral.
Mardi, la commission électorale de Guinée-Bissau a annoncé ne pas être en mesure de publier les résultats des élections du 23 novembre en raison de la destruction de procès-verbaux et de matériel électoral par des hommes armés « en cagoule » le jour du coup d’État.
Située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), la Guinée-Bissau, pays instable, avait déjà connu quatre coups d’État et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974.

