Tunisie: le président Kaïs Saïed de nouveau sur le terrain

Ce 6 avril 2023, Kaïs Saïed a effectué un déplacement à Monastir, à l’occasion des vingt-trois ans de la mort du père de l’indépendance tunisienne, Habib Bourguiba. Le président tunisien – dont la récente absence durant douze jours avait suscité des interrogations – en a profité pour montrer qu’il restait bien maître à bord. Le chef de l’État a notamment évoqué les tractations avec le Fonds monétaire international pour une nouvelle salve de prêts.

Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem

Le président tunisien est de retour sur le terrain. Kaïs Saïed avait suscité des interrogations dans son pays dernièrement. Pendant douze jours, il n’était plus apparu en public. Le 3 avril déjà, le chef de l’État avait mis fin aux spéculations sur sa santé en prenant la parole depuis le palais de Carthage.

Et ce 6 avril, lors d’un déplacement à l’occasion des vingt-trois ans de la mort du père de l’indépendance tunisienne Habib Bourguiba, l’actuel président a tenu à montrer qu’il restait bien maître à bord.

Droit, le pas assuré et la voix visiblement éclaircie depuis sa dernière prise de parole, Kaïs Saïed a fait le déplacement jusqu’à Monastir, à un peu plus de deux heures au sud de Tunis.

Alors que son absence a fait planer le doute sur son état de santé, le président tunisien – chose assez rare – a répondu à quelques questions des journalistes.

« Je ne suis pas prêt à laisser le pouvoir à des non-patriotes »

Ce déplacement au mausolée de Habib Bourguiba a surtout été l’occasion pour lui de montrer qu’il était plus que jamais aux commandes de son pays. « Ce qui m’intéresse, c’est ma nation, a-t-il déclaré. Et je ne suis pas prêt à laisser le pouvoir à des non-patriotes ».

Le président tunisien a réitéré ses griefs traditionnels à l’encontre de ses opposants, des journalistes mais aussi de l’étranger. En particulier le Fonds monétaire international (FMI) avec lequel la Tunisie a entamé des tractations pour une nouvelle salve de prêts. « Pour ce qui est du FMI, les injonctions venant de l’étranger et qui créent davantage d’appauvrissement ne sont pas acceptables, a-t-il ajouté. Nous devons compter sur nous-mêmes ».

Un discours qui intervient alors que les inquiétudes se multiplient à l’international. Il y a deux semaines, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, avait averti d’un possible « effondrement » de la Tunisie si l’accord avec le FMI n’était pas signé.

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