Présidentielle au Chili: la sécurité et la lutte contre le narcotrafic au cœur des débats
Au Chili, les huit candidats à l’élection présidentielle du 16 novembre s’affrontaient, lundi 10 novembre, lors d’un ultime débat à la télévision. En tête de cette élection polarisée se trouve, selon les sondages, la candidate du bloc de gauche, suivie de trois candidats de droite et d’extrême droite. Et toujours selon les sondeurs, aucun ne remporteraient le vote dès le premier tour ce qui donnerait lieu à un second scrutin en décembre. Dans cette dernière ligne droite, chaque candidat tente alors de faire la différence.
Par : RFI
Bien que figurant parmi les pays les plus sûrs d’Amérique latine, le Chili a vu ces dernières années une montée de la criminalité organisée, le taux d’homicide y passant de 2,5 à 6,7 pour 100.000 habitants en dix ans. Aussi, sans grande surprise, le débat a commencé par des questions sur la sécurité publique et la lutte contre le narcotrafic, les principales préoccupations des Chiliens en ce moment et également la priorité de presque tous les candidats, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné.
«A la carcel o en el cementerio! ». Les délinquants et narcotrafiquants iront « en prison ou au cimetière » a lancé la candidate de la droite traditionnelle, Evelyn Matthei. Tandis que le candidat libertarien, Johannes Kaiser, a réaffirmé sa volonté de rétablir la peine de mort dans des cas de viols ou encore d’enlèvements.
José Antonio Kast, à l’extrême-droite, veut fermer les frontières et construire des prisons de haute sécurité, comme celles du président Nayib Bukele au Salvador, qu’il admire.
À gauche cette fois, traquer l’argent des narcotrafiquants, c’est la stratégie de Jeannette Jara, la candidate de la gauche réunie qui veut pour cela lever le secret bancaire.
Pendant trois heures, les candidats se sont aussi lancés des attaques. José Antonio Kast pointant du doigt le chômage en hausse alors que la candidate de la gauche était ministre du Travail sous l’actuel gouvernement, il y a encore quelques mois. Jeannette Jara qui a, pour sa part, reproché au candidat d’extrême droite d’éluder les questions des journalistes au sujet des violations des droits de l’Homme pendant la dictature. José Antonio Kast, grand défenseur d’Augusto Pinochet, évite désormais d’y faire directement référence.
Si l’ancienne ministre du Travail est donnée en tête pour le premier tour dans les sondages, les enquêtes d’opinion prévoient la victoire d’un candidat de droite ou d’extrême droite au second tour, grâce au report des voix, précise l’Agence France presse.

