France: face à la réforme des retraites, les oppositions en embuscade

Le dossier brûlant de cette rentrée politique, c’est la réforme des retraites avec la présentation du texte la semaine prochaine par la Première ministre Élisabeth Borne. Les syndicats, qui sont reçus ce mardi et mercredi par Elisabeth Borne, ont d’ores et déjà prévenu : ils se tiennent prêts à déclencher des mouvements sociaux d’ampleur, mais la bataille va également se jouer au Parlement.

Les oppositions attendent le gouvernement au tournant sur la réforme des retraites. C’est la réforme la plus épineuse des deux quinquennats du président Macron. Une promesse de campagne que le chef de l’État veut tenir coûte que coûte face à des oppositions au mieux sceptiques, au pire farouchement opposées. « Il faudra travailler plus longtemps », a rappelé le chef de l’État lors de ses vœux aux Français samedi soir. « Avec un allongement progressif de nos carrières qui se fera par étape sur dix ans », ajoute Emmanuel Macron.

La principale question qui reste en suspens, c’est jusqu’où le gouvernement déplacera le curseur : 64 ans ? 65 ans ? Les Français seront fixés le mardi 10 janvier. Mais, quel que soit l’âge retenu dans le texte final, on sait déjà que toute la gauche sera contre. Le Parti socialiste juge cette réforme « injuste et brutale ». Les Insoumis, par la voix de Mathilde Panot, la patronne du groupe à l’Assemblée, préviennent qu’ils s’y opposeront « de toutes leurs forces ». Opposition également des écologistes. Le gouvernement ne pourra pas non plus compter sur les voix du Rassemblement national. Marine Le Pen et ses 88 députés sont contre tout report généralisé de l’âge légal de départ à la retraite.

Les yeux rivés sur les républicains

Rien n’est encore décidé du côté des Républicains qui disent attendre de lire le texte final pour se prononcer. Mais leur vote va être capital pour faire passer cette réforme. C’est mathématique : le gouvernement aura absolument besoin des voix du groupe LR. Alors le nouveau patron du parti Eric Ciotti négocie avec le gouvernement pour imposer ses idées dans le texte final. Il a vu Élisabeth Borne juste avant les vacances, il doit revoir la Première ministre dans les prochains jours. Sauf qu’avant la trêve de Noël, les Républicains n’étaient toujours pas parvenus à se mettre d’accord entre eux.

Faut-il accepter d’aller jusqu’à 65 ans, comme le proposait Valérie Pécresse pendant la campagne présidentielle, miser sur 64 ans, à l’image de ce que réclame, tous les ans au Sénat, Bruno Retaillleau. Autre idée, celle du député Aurélien Pradié en jouant uniquement sur la durée de cotisation. Le débat au sein même des LR est vif. Aux dernières nouvelles, les Républicains ont fixé comme ligne rouge un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Mais rien n’est figé. Ce qui est certain, c’est que les Républicains, favorables à une réforme des retraites depuis des années, vont jouer leur crédibilité sur la position qu’ils adopteront.

À gauche, une rentrée de tous les dangers

La France insoumise a terminé 2022 dans la tempête. Embourbée dans l’affaire Adrien Quatennens, la nouvelle direction du parti est critiquée par les militants. Ça tangue chez les Insoumis et ce n’est pas beaucoup plus calme chez les socialistes, en plein congrès pour désigner le successeur d’Olivier Faure. Le PS est divisé entre les partisans du premier secrétaire sortant, ceux d’Anne Hidalgo, la maire de Paris et puis ceux qui sont restés fidèles à l’ancien président Hollande. Les trois camps n’ont pas la même vision de l’avenir.

La désignation du nouveau patron du PS aura lieu à la fin du mois. Arrivera-t-il ou arrivera-t-elle à rassembler le parti. C’est l’avenir du PS qui est en jeu, mais aussi celui de la Nupes. Une partie des socialistes reprochent à Olivier Faure une soumission à la France insoumise dans cette alliance de la gauche. Hélène Geoffroy, candidate à la succession d’Olivier Faure, veut suspendre l’accord en cas de victoire. Et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, voit la Nupes comme un « accord électoral passé et perdant ». Si Olivier Faure n’est pas réélu, la Nupes telle qu’on la connaît vit peut-être ses derniers jours.

SOURCE RFI

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