Législatives en France: Les Républicains se rêvent en rôle pivot dans la nouvelle Assemblée
Le parti de droite Les Républicains (LR), sérieusement secoué depuis les Européennes, a finalement sauvé sa peau après la dissolution de l’Assemblée nationale française. LR est parvenu à élire une quarantaine de parlementaires à l’Assemblée et peut toujours rallier d’autres élus divers droite pour constituer un groupe d’une soixantaine de députés. Mais quel rôle pourra jouer LR dans cette nouvelle Assemblée sans majorité pour personne ?
Par : RFI avec AFP
Entre 2022 et aujourd’hui, le parti français de droite Les Républicains (LR) avait refusé toute alliance avec l’ancienne majorité présidentielle mais la droite avait régulièrement sauvé le gouvernement en ne joignant jamais la totalité de ses voix aux nombreuses motions de censure.
Les Républicains – qui ont remporté une soixantaine de sièges à l’Assemblée dimanche aux législatives, dont une quarantaine sous l’étiquette LR et une quinzaine sous celle de divers droite – semble aujourd’hui rester sur la même ligne, si l’on s’en tient au possible futur chef du groupe, Laurent Wauquiez. Ce dernier a martelé dès le soir du second tour : « Aucune coalition, ni compromission. L’indépendance, rien que l’indépendance. »
Mais l’ancien chef du parti, en lice pour la présidentielle française 2027, va-t-il réussir à tenir ses troupes ? C’est tout l’enjeu, surtout depuis le départ de l’ancien président du groupe, Éric Ciotti, est parti pour le RN.
Une coalition avec le camp présidentiel ?
Mais après avoir d’abord été inflexibles sur l’hypothèse, des LR – les plus proches du centre – sont déjà tentés de rejoindre, comme d’autres avant eux, Emmanuel Macron dans une coalition. Un président d’ailleurs silencieux depuis le second tour des législatives qui a vu le Nouveau Front populaire – l’alliance des gauches – devancer le camp présidentiel aux législatives, et qui a déjà reçu mardi soir à l’Elysée le président LR du Sénat Gérard Larcher, selon des informations confirmées par l’AFP et Le Figaro.
Certains ténors de la droite vont même plus loin : le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ainsi que le député Olivier Marleix, ont plaidé mardi 9 juillet pour la nomination d’un Premier ministre issu de leur camp.
« Il nous faut un gouvernement d’urgence avec des LR, des indépendants, le camp d’Emmanuel Macron, et peut-être aussi des hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent clairement que notre pays ne soit pas paralysé », a expliqué Xavier Bertrand sur France 2 mardi soir. Refusant de parler de coalition, il a présenté son initiative comme un « gouvernement de rassemblement », estimant que « si l’on veut qu’il y ait un changement, ça ne peut être un Premier ministre issu du camp présidentiel qui doit aller à Matignon ».
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Premier ministre LR ?
Alors, aura-t-on un Premier ministre issu des rangs LR pour remplacer Gabriel Attal ? Il s’agit en tout cas d’un compromis qui ne poserait « aucun problème » au président du parti Horizons, Édouard Philippe. Ce dernier a même plaidé mardi pour un « accord technique » entre le camp présidentiel et Les Républicains, qui devront, en cas de refus, « expliquer à leurs électeurs qu’ils ont préféré un gouvernement du Nouveau Front populaire avec LFI ».
Même son de cloche du côté de certains cadres de la macronie qui cherchent une alternative à la gauche pour gouverner. Par exemple, Gérald Darmanin s’est, lui aussi, dit prêt à faire d’importantes concessions en se tournant vers la droite : « Il peut y avoir un Premier ministre de droite, ça ne me gênerait en rien », a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur sur CNews et Europe 1.
Un nouveau président et un nouveau nom de parti
Puis certains électrons libres de la droite, comme Aurélien Pradié, député du Lot, laissent la porte ouverte à la création d’un groupe à part entière. À peine avait-il retrouvé l’Assemblée mardi qu’il qualifiait devant les caméras « LR » de marque morte.
Créer un nouveau parti est cependant l’une des rares idées sur lesquelles les Républicains s’entendent, d’Aurélien Pradié sur l’aile gauche, à Bruno Retailleau, sur l’aile la plus conservatrice. En effet, entre 30 et 40 des députés LR ont prévu de se réunir ce mercredi pour désigner leur président et changer de nom au sein de leur groupe, après l’alliance sans concertation de leur président avec le RN avant le premier tour.