États-Unis: en Arizona, Joe Biden peut-il encore compter sur le vote latino?

Sondage après sondage aux États-Unis, le président Joe Biden est désormais donné second dans plusieurs États derrière Donald Trump. Il est aussi en recul parmi un électorat traditionnellement pro-démocrate, la communauté latino-américaine. C’est le cas notamment dans des États-clé qu’il faut absolument remporter en novembre lors de la présidentielle. Comme en Arizona. 

Par :Aabla Jounaïdi Julien Boileau

En 2020, la mobilisation des électeurs latinos avait favorisé la courte victoire de Joe Biden en Arizona, un État historiquement républicain et où les latinos sont le deuxième groupe ethnique. On sortait alors d’une présidence difficile, celle de Donald Trump, qui avait pris pour cible les populations immigrées et leurs enfants.

Cette semaine, dans l’Arizona, un groupe d’élus républicains a décidé qu’il fallait durcir la loi de l’État pour traquer les migrants sans papiers.

Et voilà à nouveau les groupes de défense des droits des Latinos sur le pied de guerre. C’est le cas de l’organisation de gauche Lucha dont Gina Mendez est la directrice. « Nous avons tous un membre de notre famille sans-papiers, un autre qui a un petit commerce. Nous allons saisir cette opportunité pour que les électeurs latinos et de couleurs votent. Que tous ceux qui ont un membre de leur famille sans-papiers puissent aller voter. » Sous-entendu, aller voter démocrate.

Le problème, c’est que le camp démocrate aussi est en train d’infléchir son discours sur la frontière en promettant des mesures plus strictes, y compris vis-à-vis des demandeurs d’asile. Et cela choque. « Pour moi, en faisant cela, on ferme des portes à des opportunités. On empêche les gens d’être unis, d’aller de l’avant et de progresser. C’est impossible quand on leur ferme la porte. Cela les pousse à faire des choses illégales afin d’accéder à la liberté et à une vie meilleure, déplore José Alfredo Gimenez, fils d’immigré mexicain qui vit à Tucson.

Outre cette question de la gestion migratoire, le bilan économique de Joe Biden ne plaide pas en sa faveur auprès de l’électorat latino. À tort ou à raison, ils sont nombreux à lui attribuer l’augmentation du coût de la vie, que ce soit le crédit pour s’acheter une maison ou une voiture, ou encore le prix du carburant. On parle là d’une classe sociale qui travaille, souvent très dur, pour joindre les deux bouts.

SOURCE RFI

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