Journée nationale de l’élevage : Un cahier de doléances soumis à Macky
La région de Tambacounda a abrité ce jeudi, la 8ème édition de la Journée nationale de l’élevage (Jne), qui a pour thème : «La modernisation et l’intensification des systèmes d’élevage pour une compétitivité des chaînes de valeur animale et la souveraineté alimentaire.» Les acteurs en ont profité pour soumettre au Président Macky Sall, leurs doléances, tout en lui rendant un vibrant hommage pour les efforts consentis pour le développement du secteur.
«La modernisation et l’intensification des systèmes d’élevage pour une compétitivité des chaînes de valeur animale et la souveraineté alimentaire», tel est le thème de la 8e Journée nationale de l’élevage qui a été célébrée hier à Tambacounda, en présence du Président Macky Sall. Un thème dont tous les acteurs ont salué la pertinence.
Mais selon le maire de Tamba, pour être en phase avec le thème, il va falloir mieux prendre en charge certaines questions, notamment les maladies du cheptel. Pour Papa Banda Dièye, les conflits entre agriculteurs et éleveurs méritent d’être résolus, ainsi que la persistance du vol de bétail. «Malgré sa criminalisation, le vol de bétail persiste encore. Il faut encore des mesures beaucoup plus ardues. La rareté des pâturages, due à la poussée démographique et agricole, est aussi un frein pour le développement du secteur. Il faut y trouver une solution», plaide le maire de la capitale du Sénégal Oriental. Et d’encourager la création d’aménagements pastoraux avec une bonne gestion du foncier. Ce qui va, d’après lui, contribuer au développement de l’élevage dans la région et même dans le pays.
Le président de l’Union nationale des organisations d’éleveurs du Sénégal (Unoes) lui emboîte le pas. «Le thème de cette année est venu à son heure», indique Harouna Gallo Bâ. Ce qui, à son avis, témoigne de tout l’intérêt que le président de la République porte au sous-secteur de l’élevage. M. Bâ évoque aussi les efforts consentis dans le secteur. «Vous êtes le 1e Président à accorder une subvention de 12 milliards de francs Cfa pour la sauvegarde du bétail, en 2012. Vous avez accordé une subvention de 50% à l’importation des vaches laitières. Vous avez instruit les banques à mieux accompagner les éleveurs. Les routes réalisées dans le Fouta sont en train d’impacter positivement les productions animales dans le pays. Hier (mercredi), en Conseil des ministres décentralisé à Tamba, vous avez adopté le projet de loi du Code pastoral», a dit le patron de l’Unoes au chef de l’Etat. Avant d’attirer son attention sur un certain nombre de défis qui restent à relever, pour une meilleure modernisation de l’élevage. Entre autres, M. Bâ a cité le problème des feux de brousse. «Les feux de brousse ont des conséquences énormes sur le bétail et même chez les populations. Souvent, il est noté des morts d’hommes et d’animaux du fait des feux de brousse», renseigne le président de l’Unoes. Et de préconiser la mise en place d’un budget de 6 milliards voté par l’Assemblée nationale, pour lutter contre le phénomène. La revalorisation des vallées fossiles fait aussi partie de ses attentes, pour mieux rentabiliser les cultures fourragères au grand bonheur des éleveurs et du cheptel.
Saluant la validation du projet de loi relatif au Code pastoral par le gouvernement, Ismaïla Sow de la Maison des éleveurs invite les autorités à aller vers l’harmonisation des Codes de l’environnement, des collectivités territoriales… afin de favoriser la cohésion entre les éleveurs et tous les autres acteurs.
Malgré ces défis, souligne le président de l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière, la production laitière a atteint 30 millions de litres. Et pour mieux intensifier la production, informe Mamadou Bâ, 1200 génisses seront importées en janvier 2023. Il rappelle que grâce aux trois dernières importations de races de vaches laitières, la facture laitière est passée de 60 à 37 milliards de francs Cfa.