Niger : avec les sanctions ouest-africaines, la crainte de l’asphyxie économique

Depuis les sanctions ouest-africaines imposées en réponse au coup d’État du 26 juillet, les Nigériens tentent à tout prix d’éviter l’asphyxie. Le pays subit en premier lieu l’inflation et craint les pénuries, notamment de médicaments.

Dans cet immense pays en grande partie désertique, sans littoral et très dépendant de ses voisins, un sac de riz de 25 kg importé coûte désormais 14.500 francs CFA (soit 22 euros), contre 11.500 (environ 18 euros) avant les sanctions. « Pour le moment, il n’y a pas de pénuries, les stocks de produits permettront au pays de tenir jusqu’en décembre », assure Chaïbou Tchiombiano, Secrétaire général du Syndicat des commerçants exportateurs-importateurs du Niger. Il avertit toutefois que la réduction des exportations de riz par la Chine et la Thaïlande pourrait engendrer « la rareté » d’un aliment apprécié au Niger.Depuis les sanctions, les populations se ruent vers le riz local. Mais les usines, comme celles d’autres industries du pays, tournent au ralenti. Elles subissent des délestages suite à la suspension de la fourniture d’électricité par le Nigeria voisin. Abuja a, en outre, fermé ses frontières avec le Niger, selon le ministère nigérien du Commerce. Le Nigeria, géant économique dont le chef de l’État Bola Tinubu est l’actuel président en exercice de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), fournit 70% de l’électricité utilisée par le Niger.Si les marchés regorgent encore de denrées, les effets du blocus se font surtout ressentir sur les stocks de médicaments. L’essentiel des commandes entrent par le port de Cotonou, au Bénin voisin, qui a également fermé ses frontières, et où transite 80% du fret nigérien. « Le taux de rupture des médicaments tourne autour de 30 à 55% depuis le 19 septembre (alors que) le seuil toléré est de 7% », explique le secrétaire général de l’Ordre des pharmaciens du Niger, Amadou Seyni Maïga. Pour prévenir une éventuelle « catastrophe », il plaide pour que le blocus sur les médicaments soit « levé. »

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