Rabah Arezki, économiste: «Le franc CFA a permis de juguler l’inflation

La lutte contre l’inflation est devenue un enjeu central en Afrique alors que les prix du riz ont flambé ces dernières semaines. L’économiste Rabah Arezki, chercheur au CNRS et ancien vice-président de la Banque africaine de développement, analyse les choix budgétaires des gouvernements de Côte d’Ivoire et du Sénégal, le rôle du franc CFA ou encore les critiques contre le FMI.

Rabah Arezki : Absolument. Lors de la crise ukrainienne, les prix du blé avaient augmenté de façon très rapide. On était déjà très inquiets, mais étant donné l’importance du riz dans l’alimentation africaine, on peut se poser de grandes questions sur les conséquences sociales et économiques de cette nouvelle flambée du prix du riz.

À l’origine, il y a les restrictions imposées par l’Inde sur ses propres exportations. C’est le même phénomène pour l’huile de palme avec l’Indonésie, L’Afrique est-elle plus que jamais dépendante de ces pays ?

Oui. Si je prends par exemple la Côte d’Ivoire, à peu près 40% des importations de riz viennent d’Inde, suivi d’assez près par des pays qui sont des grands producteurs aussi comme le Vietnam et la Thaïlande. Il y a une forte concentration des importations de ces pays d’Asie du Sud et qui eux-mêmes, pour protéger leurs propres populations, ont imposé des contrôles à l’exportation.

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