Pékin accuse le G7 de «calomnier » et de «salir» la Chine

La Chine accuse le G7 de la «calomnier » et de la «salir » ; ce sont les termes employés par le porte-parole de la diplomatie chinoise ce mardi 18 avril. Des déclarations qui font suite à la publication d’un communiqué des pays les plus riches critiquant certaines positions politiques du régime communiste. 

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Pékin n’a pas digéré le communiqué du G7 et comme à chaque fois que la Chine est attaquée, le pouvoir accuse les critiques d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Wang Wenbin, l’un des porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères ce mardi après-midi lors d’un point de presse régulier : « La réunion des ministres des affaires étrangères du G7 n’a tenu aucun compte, ni de la position solennelle de la Chine, ni des faits objectifs. Elle s’est immiscée dans les affaires intérieures de la Chine, a calomnié et sali la Chine de manière malveillante. Cette déclaration est pleine d’arrières pensées anti-chinoises (…) Nous avons procédé à des démarches auprès de la partie japonaise, hôte de la réunion. »

Points sensibles

Le communiqué du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) a touché des points considérés comme sensibles par Pékin. Les questions de l’invasion russe en Ukraine et les craintes d’une action similaire de la Chine contre Taïwan, notamment, ont été au centre de la réunion, après des manœuvres récentes de l’Armée populaire de libération dans le détroit de Taïwan. Or, le pouvoir chinois considère Taïwan comme une province à réunifier, et donc comme dépendante des affaires internes du pays.

« Taïwan est une partie sacrée et indissociable du territoire chinois, et le principe d’une seule Chine est le point d’ancrage du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. Pour véritablement maintenir la paix dans le détroit, nous devons nous opposer sans équivoque à tout acte dindépendance de Taïwan », a martelé Wang Wenbin. Même chose pour Hong Kong, le Xinjiang et le Tibet : « La Chine ne permettra jamais à aucune force extérieure d’intervenir sous quelque nom ou de quelque manière que ce soit » ou bien encore l’expansion chinoise dans les mers de Chine, perçue avec inquiétude par les pays voisins.

Fracture

Ce genre de communiqué accroît la fracture entre les pays occidentaux et la Chine affirment encore les médias d’État ce mardi. Comme à chaque critique également, la diplomatie chinoise sort la carte de « l’ouverture » et du marché chinois, « l’un des plus dynamiques et des plus prometteurs au monde ». « Certains membres du G7 ne tiennent pas compte des principes d’économie de marché et de concurrence loyale, généralisent et abusent du concept de sécurité nationale et font tout leur possible pour réprimer de manière déraisonnable les entreprises d’autres pays, a encore ajouté le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, et ne sont pas en mesure de dire quoi que ce soit sur la Chine ».

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