Guerre en Ukraine: des progrès accomplis lors des négociations, notamment sur les garanties de sécurité

Des négociateurs américains ont assuré, lundi 15 décembre, que les États-Unis avaient offert à Kiev des garanties de sécurité « très fortes » mais néanmoins acceptables selon eux pour la Russie. Des divergences persistent néanmoins sur la question des concessions territoriales. 

Par :RFI

Après deux journées de discussions à Berlin, Friedrich Merz comme Volodymyr Zelensky se sont félicités des avancées sur une question centrale pour l’Ukraine : à savoir des garanties de sécurité solides après un cessez-le-feu, pour que la Russie soit à l’avenir dissuadée d’attaquer à nouveau l’Ukraine.

Le chancelier allemand a parlé de garanties de sécurité « remarquables » qui seraient offertes conjointement par les Américains et les Européens, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Pour le chancelier, il faut éviter les erreurs des accords de Minsk après l’annexion de la Crimée par la Russie. Ces accords n’avaient pas suffi à protéger efficacement l’Ukraine.

« Il y a un progrès sur un certain nombre de questions ; nous avons été entendus », a précisé Volodymyr Zelensky. Les négociations que le président ukrainien a eues dimanche et ce lundi avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner semblent avoir permis d’avancer.

Diriger une « force multinationale » en Ukraine

Les dirigeants des principaux pays européens et de l’UE ont proposé de diriger en Ukraine une « force multinationale » et de soutenir de manière « durable » l’armée ukrainienne, limitée à 800 000 soldats, selon une déclaration transmise par le gouvernement allemand. Cette force serait « composée de contributions de nations volontaires, et soutenue par les États-Unis ». Cette force permettrait aux militaires ukrainiens d’être délestés de certaines missions pour se régénérer. Cette force serait également chargée de sécuriser les espaces aérien et maritime ukrainien.

Selon ce document signé par les dirigeants allemand, français, britannique, danois, néerlandais, finlandais, norvégien, italien, polonais, suédois et de l’UE, ces responsables se sont entendus avec les États-Unis pour « travailler ensemble pour fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité solides et des mesures de soutien à la reprise économique dans le cadre d’un accord visant à mettre fin à la guerre ». Cela inclurait de « soutenir l’Ukraine dans la constitution de ses forces armées, qui devraient rester à un niveau de 800 000 soldats en temps de paix ».

Ils évoquent aussi « un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu dirigé par les États-Unis ». Le document souligne qu’il appartient « désormais à la Russie de montrer sa volonté d’œuvrer en faveur d’une paix durable en acceptant le plan de paix du président Trump ». Selon le même texte, Moscou doit « démontrer son engagement à mettre fin aux combats en acceptant un cessez-le-feu ».

Des garanties de sécurité « très fortes » assurent les négociateurs américains

Les États-Unis ont offert des « garanties de sécurité très fortes » pour l’Ukraine, semblables à celles de l’article 5 du traité de l’Otan, a dit un haut responsable américain. Cet article, pierre angulaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord née pendant la guerre froide, pose un principe d’assistance mutuelle dans le cas où l’un des membres de l’alliance de défense est attaqué. Dans les faits, il place les États concernés sous la protection militaire américaine, notamment nucléaire.

« Tout ce dont les Ukrainiens ont besoin selon nous pour se sentir en sécurité est inclus » dans le volet sécurité du projet d’accord, a insisté ce haut responsable américain pendant un entretien avec la presse.

Un négociateur américain qui participait lui aussi à l’échange téléphonique a toutefois averti que ces garanties de sécurité pour l’Ukraine, dont il n’a pas donné de détails concrets, « ne seraient pas sur la table indéfiniment ». Il a précisé que ces garanties de sécurité demanderaient un vote du Sénat américain et a ajouté que « le président Trump était prêt à ça. Je crois que cela a particulièrement surpris les Ukrainiens et les Européens ». 

Ce haut responsable américain a également jugé que la Russie « allait accepter » ces garanties de sécurité. La question de garanties de sécurité est un point éminemment sensible pour Moscou, qui a toujours catégoriquement rejeté une adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

Ce lundi soir, Donald Trump a assuré qu’un accord sur l’Ukraine n’avait « jamais » été aussi « proche », après s’être entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens. « Nous sommes plus proches aujourd’hui que nous n’avons jamais été » d’un accord mettant fin à la guerre avec la Russie, a déclaré le président américain dans le Bureau ovale.

L’épineux sujet des concessions territoriales 

Selon ces deux sources américaines, les discussions avec les Ukrainiens auraient aussi permis de rapprocher les positions sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par Moscou dans le sud de l’Ukraine.

En revanche, Volodymyr Zelensky a reconnu que des divergences demeuraient avec les États-Unis sur l’autre dossier délicat : celui des concessions territoriales que pourrait faire l’Ukraine. Kiev refuse, comme le prévoit le plan américain initial, de céder l’intégralité du Donbass, y compris des zones non conquises par la Russie. Une proposition qui constitue une ligne rouge pour l’Ukraine.

Friedrich Merz a invité de nombreux chefs d’État et de gouvernement français, britannique, polonais, italien ainsi que les dirigeants de l’Union européenne et de l’Otan. L’objectif : afficher l’unité de l’Europe et sa solidarité avec l’Ukraine même si le dossier des avoirs gelés russes suscite toujours des discussions.

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