Nigeria: le gouvernement de l’État de Kwara ferme les écoles après l’attaque contre une église
Le 18 novembre, un gang a attaqué une église à Eruku, dans l’ouest du pays, en pleine célébration tuant deux personnes et en enlevant 35. Le gouvernement de l’État de Kwara a ordonné ce 20 novembre la fermeture des écoles dans plusieurs districts.
Par TV5MONDE – AFP
Les autorités locales ont décidé ce 20 novembre de fermer les écoles dans les circonscriptions d’Ifelodun, Ekiti, Irepodun, Isin et Oke Ero, « dans le cadre de mesures de sécurité proactives visant à remédier aux récentes atteintes à la sécurité dans certaines parties de l’État », a déclaré à l’AFP Ibraheem Abdullateef, un porte-parole de l’État de Kwara. « Cette décision a été prise afin de contrer les ravisseurs, qui pourraient vouloir utiliser des écoliers comme cibles faciles et boucliers humains dans le contexte d’une nouvelle vague de répression menée par les forces de sécurité contre leurs repaires », a-t-il ajouté.
Deux jours plus tôt, des hommes armés ont pénétré dans une église à Eruku au cours d’une messe retransmise en direct, suscitant une vive émotion sur les réseaux sociaux. Ils ont tué deux personnes et enlevé 35 autres selon le secrétaire de l’église, Michael Agbabiaka, un chiffre que la police n’a pas confirmé.
Les attaques de gangs se sont multipliées à Kwara, notamment les enlèvements contre rançons, poussant le président nigérian Bola Tinubu à ordonner en octobre le déploiement de militaires dans les forêts de l’État, où les gangs établissent des campements et se cachent.
Dans la nuit de dimanche à lundi, 25 lycéennes de la ville de Maga, dans l’État de Kebbi, dans le nord-ouest du pays, ont été enlevées par des hommes armés et le directeur adjoint de leur internat a été tué.
Ces attaques ont poussé le président nigérian Bola Tinubu à reporter ses déplacements internationaux et à placer les forces de sécurité du pays en alerte maximale.
Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique divisé entre un nord principalement musulman et un sud majoritairement chrétien, les attaques de criminels dans les lieux de culte sont courantes, non pour des raisons religieuses mais car des gangs armés appelés « bandits » pillent les biens des fidèles sur place.
Les « bandits » sillonnent la moitié nord du pays, pillant les villages, tuant leurs habitants ou les kidnappant pour obtenir des rançons. Églises et mosquées sont régulièrement ciblées.

