Désinformation, extrémisme et régulation : TikTok renforce ses efforts de régulation pour contrer la désinformation et promouvoir la sécurité en Afrique de l’Ouest

Dakar a accueilli un sommet régional consacré à l’insécurité numérique, à l’extrémisme violent et à l’impact des plateformes sociales en Afrique de l’Ouest. Co-organisée par TikTok et Africtivistes, cette rencontre a rassemblé gouvernements, créateurs de contenu, experts de la société civile et régulateurs pour examiner les dérives grandissantes du numérique dans une région où la jeunesse très présente sur les réseaux est devenue une cible privilégiée des campagnes de manipulation, de radicalisation et de désinformation.

Aisha Dabo, membre du Conseil consultatif de TikTok pour l’Afrique subsaharienne, a livré un diagnostic sans concession. Selon elle, les plateformes ont une responsabilité majeure dans la stabilisation de l’espace numérique : recherches, outils d’identification des fausses informations, programmes de sensibilisation, formation des journalistes et créateurs, plaidoyer auprès des autorités… Autant d’actions qu’Africtivistes mène déjà avec intensité. Dabo prévient : la désinformation occupe désormais « un espace critique » et des études menées du Soudan du Sud à l’Éthiopie montrent l’ampleur alarmante du phénomène. Le sommet vise ainsi à bâtir des solutions concrètes, adaptées aux réalités culturelles ouest-africaines.

Au-delà du diagnostic, les échanges ont porté sur l’urgence d’une régulation cohérente, efficace et concertée. Les autorités sénégalaises, via la direction de la communication, ont insisté sur la nécessité de prévenir la radicalisation en ligne tout en garantissant des espaces d’expression libres et non répressifs. Aisha Dabo a rappelé que les lois restrictives, souvent brandies face aux crises informationnelles, « punissent plus qu’elles ne protègent ». Le sommet cherche donc à poser les bases d’un modèle africain de régulation : inclusif, préventif et capable de freiner l’extrémisme sans museler les citoyens.

Les acteurs présents ont adressé plusieurs exigences à TikTok, dont la nécessité de renforcer la transparence des algorithmes, d’améliorer les mécanismes de signalement et de collaborer davantage avec les experts régionaux. Autre revendication majeure : garantir une monétisation équitable pour les créateurs africains, encore contraints d’ouvrir des comptes à l’étranger pour être rémunérés. À l’issue de ce sommet, Dakar envoie un message clair : l’Afrique de l’Ouest n’est plus seulement consommatrice de plateformes numériques, elle entend désormais peser sur les règles du jeu pour sécuriser son espace informationnel et préserver ses valeurs face aux nouvelles menaces du monde digital.

SOURCE DAKARACTU

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