Corruption en Azerbaïdjan: Benalla à nouveau cité
Un tribunal de Bakou, en Azerbaïdjan, a condamné ce jeudi 13 novembre Anass Derraz, un homme d’affaires français à douze ans de prison pour avoir accepté un pot-de-vin du milliardaire russo-azerbaïdjanais Farkhad Akhmedov. L’affaire implique également Alexandre Benalla, ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, soupçonné d’avoir reçu une partie de l’argent.
Par : RFI
Le nom d’Alexandre Benalla, ancien proche d’Emmanuel Macron, ressurgit à Bakou : un homme d’affaires français vient d’être condamné à 12 ans de prison pour corruption dans une affaire mêlant un milliardaire russe d’origine azerbaïdjanaise Farkhad Akhmedov, un yacht de luxe et des rivalités diplomatiques.
Alexandre Benalla, figure très controversée du premier quinquennat Macron
Anass Derraz, directeur pour le Moyen-Orient de l’industriel français de l’eau Saur, a été immédiatement placé en détention. Les enquêteurs l’accusent d’avoir accepté en 2018 de l’argent de Farkhad Akhmedov, en échange d’une aide à la levée de l’immobilisation d’un yacht. Une partie de l’argent serait arrivée sur un compte bancaire détenu par Alexandre Benalla, ex-chargé de mission à l’Élysée.
En novembre 2021, Alexandre Benalla avait été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme sous bracelet électronique, après avoir été filmé lors d’une manifestation à Paris en 2018, portant un casque des forces de l’ordre et violentant deux personnes. Il avait également été condamné dans d’autres dossiers pour usage abusif de passeports diplomatiques qu’il avait conservés après avoir quitté l’Élysée.
Une affaire au cœur de tensions diplomatiques
D’après l’acte d’accusation, Anass Derraz et Alexandre Benalla auraient promis d’obtenir la levée de l’immobilisation du yacht du milliardaire russe placé sous séquestre aux Émirats arabes unis dans une procédure de divorce, mais aussi de le protéger des sanctions visant les intérêts russes après l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Union européenne et la Grande-Bretagne avaient en effet placé cet homme d’affaires russo-azerbaïdjanais sous sanctions. Son nom a été retiré des listes par la suite.
Cette affaire intervient dans un contexte de relations dégradées entre la France et l’Azerbaïdjan en raison du soutien politique et militaire français à l’Arménie. Paris accuse de son côté Bakou d’avoir attisé les tensions dans les territoires français d’outre-mer.

