Proxénétisme / Coup de théâtre à Louga: Quand l’amour et le business croisent la loi
Dans la ville de Louga, une scène pour le moins cocasse s’est jouée dans les quartiers sombres de Médina Salam, où la police locale a effectué une intervention musclée qui en dit long sur un réseau bien rodé.
D’après les informations obtenues par L’Observateur, la descente n’était pas une opération de routine, mais un coup de filet minutieusement planifié. Les hommes en uniforme avaient reçu de précieuses informations sur une maison close, exploitée par un certain Y. Fall, identifié comme le propriétaire et présumé proxénète.
L’histoire débute par une enquête discrète menée par les limiers de Louga, suite à des plaintes d’habitants exaspérés. Ces derniers n’en pouvaient plus des allées et venues incessantes des prostituées et de leurs clients, qui transformaient le quartier en un véritable théâtre d’agressions et de désordre. L’exploitation présumée de la maison close était devenue un secret de Polichinelle, jusqu’à ce que les autorités décident d’agir.
Mercredi dernier, l’opération a pris une tournure théâtrale : agents infiltrés, stratèges et plusieurs groupes de policiers ont fait irruption dans l’établissement sous couvert de l’obscurité. Ils ont inspecté les lieux, chambre par chambre. C’est ainsi qu’ils ont fait une découverte pour le moins insolite : un jeune homme de 21 ans, surpris en pleine action avec une femme de 40 ans. Totalement nus, les deux partenaires, déconcertés, ont à peine eu le temps de réaliser ce qui se passait avant de se rhabiller précipitamment.
Un autre duo n’a pas été épargné : un client et sa partenaire qui s’apprêtaient à passer à l’acte ont également été pris sur le fait. « Pris la main dans le sac » pourrait difficilement être plus littéral. Les interrogatoires se sont enchaînés, avec le jeune homme de 21 ans confessant avoir déboursé 3 000 FCFA pour les services de sa partenaire. Ironiquement, les travailleuses du sexe, bien que régulièrement inscrites au fichier sanitaire, ont clamé leur innocence, arguant qu’elles ne payaient aucune location à Y. Fall.
Le présumé proxénète, un père de famille, a nié avec véhémence toute accusation. Selon lui, il ne faisait que prêter sa maison « par simple charité » à des femmes qui n’avaient nulle part où aller. « Je ne suis pas un proxénète. Je gagne ma vie dignement. Ce sont des personnes mal intentionnées qui cherchent à ruiner ma réputation », s’est-il défendu.
La police, peu convaincue par ses explications, a décidé de le placer en garde à vue avant de le déférer au parquet. Vendredi dernier, Y. Fall a été envoyé à la Maison d’arrêt et de correction de Louga, en attente d’une décision de justice.
Pour les habitants de Médina Salam, l’arrestation marque peut-être le début d’une tranquillité retrouvée, mais cette affaire ne cesse de susciter curiosité et débats dans la ville.
Ainsi, la police de Louga, par cette intervention spectaculaire, a mis fin à ce qui était devenu un véritable empire de la nuit, où l’amour tarifé et le crime se croisaient impunément… jusqu’à ce que la loi frappe.
SOURCE DAKARACTU