Quel «leadership» américain dans le monde ?

Quel visage pour la politique étrangère américaine au lendemain de l’élection du 5 novembre prochain, selon que c’est Kamala Harris ou Donald Trump qui l’emporte ? Cette question intrigue le monde entier depuis des mois. Et derrière cette question, c’est celle du « leadership » américain dans le monde qui se pose à J -11 jours avant le vote. C’est le thème de notre nouveau rendez-vous consacré à la présidentielle américaine.

Par :Aabla Jounaïdi

Deux visions du monde s’affrontent évidemment, on l’a vu lors de leur unique débat le mois dernier. Pour Donald Trump, c’était une nouvelle occasion de fustiger le bilan de l’administration démocrate. Une succession de guerres coûteuses au Proche-Orient, en Ukraine, selon l’ancien président, et qui contribuent au déclin de l’Amérique, idée chère au candidat républicain.

Donald Trump, l’assure, s’il est réélu, il mettra fin aux conflits en cours

Avant même sa future investiture comme président, les armes se tairont entre la Russie et l’Ukraine, prétend l’ancien président, sans dire précisément quelle méthode il emploierait.

C’est sur le conflit Russie-Ukraine que les divisions sont les plus visibles entre les deux candidats. Pour Kamala Harris, son adversaire ne ferait rien d’autre que de se plier aux volontés de la Russie, en abandonnant l’Ukraine, au mépris du droit international. Elle ne s’avance pas davantage sur la résolution du conflit, mais elle promet de poursuivre le soutien militaire à Kiev, le temps qu’il faudra dans la continuité de l’actuelle administration.

Une continuité qui vaut aussi pour le Proche-Orient

Contrairement à Joe Biden, la candidate démocrate s’est dite sensible au sort des Palestiniens, alors qu’on déplore plus de 42 000 morts dans la guerre à Gaza.  Mais elle a avoué dans une interview, elle ne changerait rien à la politique étrangère du président sortant, en particulier sur le soutien à Israël. Kamala Harris n’a pas dit si elle envisageait de faire évoluer cette ligne si elle est réélue. Cela vaut pourtant à son parti de perdre des soutiens, notamment parmi les jeunes et la communauté musulmane dans des Etats-clés pour l’élection comme le Michigan.

Si elle est élue, elle devra forcément imprimer sa propre marque

Les commentateurs cherchent des indices dans son profil. Une ancienne procureure, d’origine indienne et jamaïcaine, elle serait forcément attachée au droit, à la coopération sur les enjeux globaux plutôt qu’à l’affrontement direct. Comme Donald Trump, elle chercherait à renforcer les alliances… en Europe face à la Russie. En Asie également, face à la Chine, alors que son rival Donald Trump veut monnayer le soutien militaire de son pays.

Kamala Harris a consacré une tournée à l’Afrique l’an dernier, cela la différencie de son adversaire qui a insulté ces pays lorsqu’il était président. Mais il y a un thème qu’elle traîne comme un boulet, c’est celui de la crise migratoire à la frontière Sud des États-Unis. Sur ce dossier de politique étrangère, central dans la campagne, Donald Trump fait un procès en faiblesse à Kamala Harris qui a durci depuis son discours. L’ancien président, lui, envisage toujours des déportations massives au premier jour de son mandat.

SOURCE RFI

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