Liban: à Baalbek, malgré l’afflux de blessés à l’hôpital, la résistance contre Israël ne faiblit pas
Après la conférence de Paris ce 24 octobre, pas de cessez-le-feu en vue entre Israël et le Hezbollah. Au Liban, les bombardements israéliens continuent notamment dans la banlieue sud de Beyrouth. Chaque jour, dans les hôpitaux libanais, des centaines de blessés sont pris en charge. À Baalbek, l’un des fiefs du Hezbollah intensément bombardé, malgré la douleur et les blessures, poursuivre la lutte contre Israël est prioritaire.
Par :Pierre Olivier|Jad El Khoury – envoyés spéciaux RFI à Baalbek,
« Écartez-vous, écartez-vous ! » Des blessés en urgence absolue arrivent à l’hôpital Dar al-Amal. Une frappe israélienne vient de toucher un immeuble voisin.
Mohamed Kassem est médecin urgentiste : « Il y a des blessés graves. Il y a des gens brûlés. Certains sont morts en martyrs. Ce sont surtout les jambes qui sont touchées, alors il faut agir avant que les blessures s’infectent. On les prend en charge le plus rapidement possible pour éviter les hémorragies. Mais c’est sûr que certains vont garder des séquelles. »
Cette commerçante de Bodai est blessée au bras. Elle a perdu ses deux fils lors d’un bombardement : « Ils étaient en train de fermer le magasin et montaient à la maison quand l’avion a frappé. Le grand avait 20 ans, était à l’université, le petit était en première. »
« On ne partira pas même si on doit y laisser la vie »
Dans ce bastion du Hezbollah, malgré la souffrance, cette mère voit la mort de ses enfants comme un acte de résistance : « Il faut faire des sacrifices, mais la victoire va venir. Dieu est avec nous, personne ne pourra jamais nous vaincre. Et ne pensez pas qu’on va abandonner la résistance ! On continuera jusqu’à la mort. Nous sommes forts, si Dieu le veut ! »
Les larmes aux yeux, elle exhorte pourtant les jeunes à poursuivre la lutte contre Israël : « N’abandonnez pas votre terre. Défendez vos droits. Continuez de vous battre. Ce sont eux les occupants, pas nous. Qu’ils repartent de là où ils sont venus. Leurs avions n’épargnent rien, ni les maisons, ni les enfants, ni les arbres, ni le peuple. Ce sont les lâches qui font ça. On est chez nous ! On ne partira pas même si on doit y laisser la vie. En nous tuant, ils nous donnent encore plus de force. »
Dans la chambre d’hôpital, deux patients acquiescent en entendant le discours de cette femme.
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