France: examen du budget 2025 à l’Assemblée nationale, le gouvernement Barnier à l’épreuve
Lundi 21 octobre, l’examen du budget commence à l’Assemblée nationale. Les députés se pencheront sur la partie « recettes » d’un budget de l’État à 60 milliards d’économies. Mais les mesures phares vont se heurter à un mur des oppositions, voire de certains soutiens de Michel Barnier, l’actuel Premier ministre. Son tout jeune gouvernement joue donc beaucoup dans l’hémicycle.
Par :RFI avec AFP
Le coup d’envoi des débats à 21 h 30, lundi 21 octobre, lancera pour de bon les semaines les plus importantes du tout jeune gouvernement Barnier, avec l’examen du budget 2025. Dans une interview donnée la veille au Journal du Dimanche, Michel Barnier affirme avoir choisi sa ligne : « Nous faisons le pari de laisser la discussion se dérouler à l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré. Une manière de sous-entendre qu’il ne projette pas de couper court rapidement aux débats, estime notre journaliste politique, Valérie Gas. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il pourra éviter de recourir à l’article 49.3 de la Constitution, en cas de blocage.
Motion de rejet LFI
Le président Insoumis de la commission des finances Éric Coquerel a déjà annoncé que le groupe LFI présenterait une motion de rejet préalable du texte. « On sait qu’elle ne passera pas, on n’a pas envie qu’elle passe », mais « ce n’est pas de trop pour expliquer en quoi ce budget est mauvais », a exposé Éric Coquerel sur la radio française RTL, à quelques heures du coup d’envoi de l’examen du budget dans l’hémicycle. Le Rassemblement national ayant déjà annoncé que ses députés ne la voteraient pas, cette motion de rejet préalable a très peu de chances d’aboutir.
« On veut faire en sorte de pousser le gouvernement soit à accepter sa défaite parce qu’on gagnera à la fin, soit à mettre un 49-3 qui nous permettra de faire une motion de censure et on verra bien ce que fait le RN dans ce cas-là », a poursuivi le président de la commission des finances.
De son côté, le président du RN Jordan Bardella a continué de laisser planer la menace d’un vote de censure contre le gouvernement sur le budget 2025 « si des lignes rouges étaient franchies ». Sur Europe 1 et Cnews, les chaînes ultra-conservatrices du groupe Vivendi, aux mains de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, Jordan Bardella a fustigé un budget « sans cap ni cohérence ».
Réduire le déficit
Il y a donc d’abord un enjeu de méthode pour Michel Barnier qui, depuis sa nomination, affirme qu’il est ouvert au dialogue et preneur des bonnes idées. Il doit désormais le démontrer, en tenant compte du précédent débat budgétaire où Elisabeth Borne avait été critiquée pour ses nombreux usages du 49.3, rapporte notre journaliste Valérie Gas.
Le Premier ministre est ainsi sous une double contrainte : ne pas apparaître brutal tout en ne cédant pas sur l’équilibre du texte entre hausse des taxes et réduction des dépenses pour baisser les déficits. Il s’agit effectivement de son objectif prioritaire face à des oppositions sans concessions et avec un bloc gouvernemental divisé, écrit notre journaliste Valérie Gas.