Présidentielle américaine : Kamala Harris en campagne avec la républicaine Liz Cheney

La candidate démocrate à la présidence américaine Kamala Harris a fait campagne jeudi en compagnie de la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney, Liz Cheney, devenue la porte-parole des républicains qui voient en Donald Trump un danger pour la démocratie.

Par : FRANCE 24

La candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris s’est affichée jeudi 3 octobre avec la républicaine Liz Cheney, qui a appelé les Américains à choisir le camp de « la vérité » plutôt que Donald Trump, qui martèle toujours le mensonge selon lequel l’élection de 2020 lui aurait été volée.

Dans l’État-clé du Wisconsin (Nord-Est), la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney a joué les porte-parole de luxe pour Kamala Harris à Ripon, où le Parti républicain a été imaginé en 1854.

« Je vous demande de vous tenir dans la vérité, de rejeter la cruauté dépravée de Donald Trump. Et je vous demande plutôt de nous aider à élire Kamala Harris à la présidence », a lancé Liz Cheney, sous les vivats.

Kamala Harris, qui mène une campagne centriste à destination des modérés, en a profité pour saluer cette figure de la droite américaine comme une « vraie patriote ». Elle a aussi loué la « conviction de dire la vérité » de cette républicaine, personnage clé de la commission d’enquête sur l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump.

À 33 jours du scrutin de novembre, la vice-présidente et candidate démocrate espère que ce genre de soutiens pris au camp conservateur puisse influencer les rares indécis restants.

Donald Trump « piétine de manière irresponsable nos valeurs démocratiques », a-t-elle attaqué, soulignant les risques de son éventuel retour au pouvoir. « Il a refusé d’accepter la volonté du peuple et les résultats d’une élection qui était libre et équitable. »

Nouvelles insultes de Donald Trump

Ce pas de deux entre les deux femmes intervenait au lendemain de la publication par la justice de nouveaux éléments à charge contre l’ex-président.

« Avec des complices agissant à titre privé, (Donald Trump) a lancé une série de tentatives toujours plus désespérées pour renverser le résultat de l’élection », a affirmé mercredi le procureur spécial qui instruit ce dossier au niveau fédéral.

En meeting jeudi dans le Michigan, un autre État-clé manufacturier de la « ceinture de la rouille », Donald Trump a continué à s’accrocher aux mensonges qu’il alimente depuis quatre ans.

« Nous avons gagné en 2020. L’élection était truquée », a-t-il assuré, contre toute évidence.

Le milliardaire a une nouvelle fois insulté publiquement Kamala Harris, en la traitant de « folle » et en utilisant plusieurs fois le pronom « il » pour la désigner.

Le tribun sait que l’élection se jouera sans doute à quelques dizaines de milliers de voix près, celles d’électeurs encore indécis dans les fameux « swing states ». Mais lui fait le pari que ce n’est pas un discours modéré, mais sa rhétorique toujours plus violente qui les séduira.

« Si vous voulez que votre pays descende aux enfers (…), votez Kamala », a encore déclaré le candidat de 78 ans, en promettant d’être le « champion » des ouvriers.

Melania Trump défend le droit à l’avortement

Le républicain a vanté ses projets de lourdes taxes sur les importations, censées protéger les industries américaines, et a poursuivi ses violentes attaques sur l’immigration.

Sans preuve, il a accusé le président Joe Biden et Kamala Harris de dilapider les fonds destinés aux victimes de catastrophes naturelles, alors que l’ouragan Hélène vient de ravager des régions du sud-est des États-Unis, au profit d’immigrés en situation irrégulière qui recevraient des « bons d’achat » et seraient logés « dans des hôtels de luxe ».

Lors de son meeting, il n’a en revanche pas évoqué les mémoires à paraître de son épouse Melania Trump, dans lesquels elle soutient fermement le droit à l’avortement.

« Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps ? », s’interroge l’ancienne première dame, selon les bonnes feuilles révélées par le Guardian.

Le livre détone et fait déjà le bonheur de l’équipe de campagne de Kamala Harris, qui a hissé la question des droits reproductifs en thème central. La démocrate accuse Donald Trump d’être l’architecte du recul du droit à l’avortement aux États-Unis.

Le candidat républicain s’est souvent félicité d’avoir nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, qui a mis fin à la garantie constitutionnelle à l’IVG après son mandat.

Sur Fox News, il a rapidement expédié son apparent désaccord avec sa femme. « Nous en avons parlé et je lui ai dit : ‘Tu dois écrire ce en quoi tu crois, je ne vais pas te dire ce que tu dois faire' », a affirmé Donald Trump sur la chaîne conservatrice.

Avec AFP

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