L’Ukraine «ne cédera pas» face à la Russie
L’Ukraine «ne cédera pas », pour elle-même et pour la sécurité de toute l’Alliance atlantique, a affirmé, mercredi 29 novembre, à l’Otan le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
« Nous devons continuer à nous battre, l’Ukraine ne cédera pas », a affirmé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba devant la presse au siège de l’Alliance à Bruxelles avant une réunion du Conseil Ukraine-Otan. « Notre objectif stratégique », qui est une Ukraine dans ses frontières de 1991, incluant aussi la Crimée annexée par Moscou en 2014, « reste inchangé », a-t-il dit. Il en va non seulement de la sécurité de l’Ukraine, mais aussi de « la sécurité de toute la région euro-atlantique », a-t-il encore martelé.
«On s’occupe de se battre»
Dmytro Kuleba a aussi rappelé que l’Ukraine ne demandait pas un engagement des Américains ou des Européens sur le champ de bataille, mais leur aide pour battre la Russie : « Notre accord est très simple, vous nous donnez ce dont nous avons besoin, et nous on s’occupe de se battre. Nous ne vous demandons pas de sacrifier vos vies ». L’Ukraine réclame davantage d’armes et de munitions pour être en mesure de l’emporter sur le champ de bataille où les lignes de front n’ont pratiquement plus bougé depuis des semaines.
Mais une aide supplémentaire des États-Unis est toujours bloquée au Congrès américain, en raison de réticences de certains élus républicains, et les Européens rechignent – de leur côté – à débourser davantage pour aider Kiev. M. Kuleba s’est toutefois dit confiant sur un feu vert du Congrès et a rappelé l’engagement des Alliés à aider l’Ukraine. « Je n’ai aucune raison de croire que l’Occident manque de volonté politique » pour aider l’Ukraine, a-t-il affirmé, interrogé sur ces blocages, en Europe ou aux États-Unis.
«L’armée la plus forte et la plus expérimentée sur le champ de bataille »
Défendre l’Europe – sans inclure l’Ukraine – serait une « tâche futile », a également averti le ministre ukrainien, plaidant pour l’entrée de son pays dans l’Alliance. D’ailleurs, sans l’Ukraine, l’Otan se priverait de « l’armée la plus forte et la plus expérimentée sur le champ de bataille », a-t-il expliqué. À ceux qui suggèrent à l’Ukraine d’abandonner des territoires pour obtenir son entrée dans l’Otan et une garantie sur sa sécurité, le ministre ukrainien a opposé une fin de non-recevoir.
Interrogé sur cette idée, avancée par certains face aux difficultés sur le terrain et dans le soutien militaire à Kiev, M. Kuleba a sèchement rejeté toute hypothèse en ce sens. Ceux qui ont de telles idées, « devraient suggérer à leurs gouvernements d’abandonner leur territoire, d’abandonner leur peuple et, s’ils le font, alors je suis prêt à écouter leurs arguments », a-t-il répondu.
(Avec AFP)