Décision gouvernementale sur les prix des denrées de première nécessité : Il n’y a ni baisse ni contrôle…
Le gouvernement sénégalais avait annoncé en juin 2024 une baisse des prix des denrées de première nécessité pour soulager les ménages, notamment en période d’inflation croissante. Toutefois, de ce reportage du quotidien EnQuête, il ressort que plusieurs mois après cette annonce, ces baisses de prix tardent à se concrétiser sur le marché, en particulier dans certains quartiers de Dakar, où les consommateurs continuent de subir des prix élevés.
Par exemple, le litre d’huile est toujours vendu à 1 100 F CFA au lieu de 1 000 F CFA, le kilogramme de riz brisé à 450 F CFA au lieu de 410 F CFA, et le sucre à 650 F CFA, malgré les annonces officielles.
Pour tenir leurs promesses électorales, les nouvelles autorités avaient pris des mesures en juin 2024, visant à réduire les prix des produits alimentaires de base.
Des réunions ont été tenues entre l’Administration et les opérateurs économiques pour fixer les nouveaux prix de l’huile de palme, du sucre cristallisé, du riz brisé ordinaire, de la farine de blé, du pain et du ciment.
Le journal rappelle qu’à l’issue de ces discussions, il a été convenu que le bidon de 20 litres d’huile raffinée serait vendu à 18 500 F CFA à l’usine, avec un prix de détail fixé à 1 000 F CFA par litre.
Le prix du riz brisé ordinaire devait être fixé à 410 F CFA le kilogramme, et celui du sucre cristallisé à 600 F CFA. Toutefois, ces décisions n’ont pas été suivies d’effet sur le terrain, faute de contrôles efficaces.
La situation sur le marché reste inchangée, et la baisse des prix n’a pas été appliquée. Grossistes et détaillants continuent de vendre aux anciens tarifs, sans se conformer aux nouvelles directives, ce qui met les consommateurs dans une situation difficile.
Aida Diop, une restauratrice, témoigne que le kilo de riz reste à 450 F CFA, tandis que Maty Sarr, une mère de famille, confirme que le litre d’huile est toujours vendu à 1 100 F CFA.
Les boutiquiers, eux, se plaignent de devoir vendre à perte, ce qui les pousse parfois à arrêter la vente de certains produits comme le sucre et l’huile.
Le journal constate que face à ces difficultés, certains boutiquiers ont cessé de vendre du sucre en poudre au kilo, préférant le vendre en petits sachets pour éviter de perdre de l’argent. Abdoulaye Diallo, un boutiquier, explique qu’il réserve la vente de sucre au kilo à ses clients fidèles.
De plus, il semble que les factures des grossistes ne reflètent pas le prix réel d’achat, ajoutant ainsi à la confusion. Cette situation a conduit certains boutiquiers à arrêter complètement la vente de produits comme le sucre et le riz, faute de pouvoir respecter les nouveaux prix tout en restant rentables.
L’Association des consommateurs du Sénégal, par la voix de son président Momar Ndao, a souligné les tolérances permises en matière d’ensachage, expliquant que des erreurs de poids peuvent fausser les calculs et pénaliser les détaillants.
Par ailleurs, alors que ces derniers peinent à trouver des produits à des prix conformes aux nouvelles directives, les grossistes profitent de la situation en devenant à la fois détaillants et grossistes, aggravant ainsi les difficultés des petits commerçants.MD
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