Inde: au moins 350 morts à Wayanad, le climat et les chantiers pointés du doigt
Au moins 350 morts et encore une centaine de disparus à Wayanad en Inde. La région montagneuse a été frappée par des glissements de terrains et inondations cette semaine sous l’effet de la mousson. À l’émotion s’ajoute désormais les interrogations sur les causes humaines et climatiques de cette catastrophe.
Avec notre envoyé spécial à Cochin, Côme BastinLes Kéralais suivent avec attention les secours qui ont permis de retrouver plus de 1 000 personnes et organisent des collectes de fonds en solidarité avec les habitants de Wayanad.
Les experts, eux, cherchent à comprendre ce drame, comme Gireesh Gopinath, spécialiste du climat à l’université du Kerala.« Le climat du Kerala change, le nombre de jours de pluie est passé de 120 à 80 par an.
Par contre, les pluies sont plus intenses, ce qui augmente les risques de glissements de terrain, précise-t-il. Wayanad est un plateau autour duquel on a coupé à la verticale dans les montagnes et construit des infrastructures.
Tout cela concentre les inondations et créé une bombe à retardement. » S’adapter au changement climatique
Entre le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi et l’État du Kerala dirigé par l’opposition communiste, la guerre est déclarée quant à savoir qui avait prévu ce désastre.
« Il y a certaines zones ou il faut arrêter de construire. Mais souvent, les locaux eux même s’y opposent, car cela ferait baisser la valeur de leurs terrains.
Il nous faut aussi interdire les forages et les minages, alors que dans le même temps, on manque de matériaux de construction », explique M. B. Rajesh, ministre des conseils de village, au micro de RFI
Un délicat équilibre entre développement et adaptation au changement climatique qui reste à trouver dans toute l’Inde.