Bousculade meurtrière en Corée du Sud: les autorités accablées par une enquête
Comment 158 personnes ont-elles pu mourir lors d’une soirée d’Halloween à Séoul le 29 octobre dernier ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les équipes du Washington Post qui sont revenues en détail sur la nuit du drame grâce à des témoignages de victimes et à près de 350 vidéos et photos. L’enquête journalistique est accablante pour les autorités et atteste de nouveau du manque de préparation et de réaction de leur part. Le document, qui propose un déroulé minute par minute du soir du drame, confirme que la catastrophe aurait pu être évitée.
Avec notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca RFI
La première de la centaine de vidéos analysées par les équipes du Washington Post est datée de 18h28 ce 29 octobre, l’allée est pleine à craquer. Au même moment, la police reçoit un premier appel prévenant du danger de voir des gens mourir écrasés par la foule.
Près de trois heures plus tard, à 22h08 la catastrophe débute ; à ce moment-là, treize appels d’urgence ont déjà été passés à la police. Mais seulement 137 policiers étaient présents dans le quartier ce soir-là, ce qui entraîne de graves dysfonctionnements dans la réaction des premiers secours.
Durant près 30 longues minutes, l’accès à la ruelle n’est pas bloqué, et de nouvelles personnes continuent d’affluer, aggravant la situation. Une vidéo montre un policier seul tentant désespérément d’éloigner la foule. « Des gens meurent, reculez, coopérez s’il vous plaît », dit l’agent de police.
Perquisition au ministère de l’Intérieur
Et ce que n’est que vers 23h20 que les premiers secours parviennent à sortir tous les blessés et les personnes inconscientes pour appliquer des massages cardiaques. Si la police a reconnu des erreurs, les enquêteurs continuent de travailler pour identifier les responsables.
Ces derniers jours, un policier et un agent municipal visés par l’enquête ont été retrouvés morts, vraisemblablement des suicides. À la suite d’une plainte par un syndicat de pompiers, le ministre de l’Intérieur est désormais personnellement visé par l’enquête et son ministère fait l’objet d’une perquisition ce jeudi 17 novembre.