Le Premier ministre japonais aux États-Unis pour renforcer les liens militaires avec Washington

Le Premier ministre japonais entame ce mardi sa première visite d’État aux États-Unis, avec des escales à Washington et en Caroline du Nord avant de retourner au Japon le 14 avril. Le Premier ministre Fumio Kishida et le président Joe Biden annonceront mercredi la plus importante révision de leur alliance de sécurité depuis la signature d’un traite de défense mutuelle en 1960.

Dans un monde en profonde crise qui se trouve, selon les aveux du Premier ministre nippon, à un « tournant historique », les priorités vont au renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité et au maintien d’un ordre international libre et ouvert fondé sur le droit. C’est en substance le message que Fumio Kishida délivrera dans son discours devant le Congrès américain, le premier après celui de 2015 de son défunt prédécesseur Shinzo Abe.

Le Japon et les États-Unis veulent mettre à niveau leur alliance de sécurité dans un archipel qui concentre les plus grandes bases américaines en dehors des États-Unis. Il s’agit pour les deux alliés de renforcer la coopération en matière de commandement et d’autorité, rapporte notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Selon le journal Yomiuri, une équipe permanente conjointe de militaires américains et japonais de haut rang pourrait être mise en place au Japon pour assurer une coordination plus étroite entre les forces des deux pays.  Actuellement, le Japon doit traiter avec le commandement indopacifique américain basé à Hawaï, ce qui retarde les décisions.

Contrer l’expansion militaire de Pékin

L’objectif recherché est de contrer l’expansion militaire de la Chine dans la région Asie-Pacifique. Depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie, le Japon a décidé de doubler ses dépenses militaires d’ici cinq ans dans l’éventualité d’une invasion de Taïwan par la Chine. En point d’orgue de la rencontre, Washington et Tokyo devraient annoncer des mesures visant à développer la coproduction d’équipements militaires et de défense vitaux et d’éviter les pénuries de stocks.

Malgré les contraintes de sa Constitution pacifique, le Premier ministre japonais Fumio Kishida discutera avec le président Joe Biden d’une coopération du Japon avec l’alliance de défense Aukus réunissant les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Le premier pilier de cette alliance consiste à équiper l’Australie de puissants sous-marins à propulsion nucléaire. Le Japon pourrait joindre le second pilier qui porte sur la cyberguerre, l’intelligence artificielle et le développement de missiles hypersoniques de longue portée.

Jeudi, les États-Unis et le Japon participeront à un sommet avec les Philippines. Ce premier sommet trilatéral aura encore une fois pour but de renforcer la coopération entre les trois pays inquiets de la montée en puissance de la Chine dans la région Asie-Pacifique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *