Macron en conférence de presse.
Pour relancer son quinquennat, Emmanuel Macron honore mardi soir son « rendez-vous » avec les Français.
Le président français Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse mardi à 20 h 15 à l’Élysée. « Il s’agit de fixer le sens profond de l’action pour ce nouveau gouvernement dans un moment où peut se fixer en quelques mois le visage de plusieurs décennies », écrivait l’Élysée dimanche pour annoncer ce rendez-vous. Il s’agira de la première intervention publique du chef de l’État depuis la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre. À suivre en direct sur France 24.
Une grande conférence de presse à la « de Gaulle » : Emmanuel Macron va présenter, mardi 16 janvier en « prime time », les grands axes de l’action qu’il entend mettre en œuvre avec son nouveau Premier ministre pour relancer un quinquennat à la peine.
Le rendez-vous est donné à 20 h 15, au beau milieu des journaux télévisés, avec le souci de s’adresser au plus grand nombre à cette heure de grande écoute – un événement qui sera retransmis par France 24 et commenté par un liveblog sur notre site.
Devant des centaines de journalistes, le chef de l’État va d’abord faire un certain nombre d’annonces sur le « réarmement » économique et civique de la France dans un propos liminaire d’une vingtaine de minutes.
Le gouvernement de Gabriel Attal, nommé jeudi, prendra place pour la circonstance dans le décor imposant de la salle des fêtes de l’Élysée.
Emmanuel Macron répondra ensuite à un feu roulant de questions sur les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale – déjà aux prises avec une polémique autour de la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra – et ce qu’il en attend.
La conférence de presse sera diffusée sur TF1, France 2 et les chaînes d’information. Elle devrait durer une heure et demie à deux heures dans la grande tradition « gaullienne » de la Ve République, relève-t-on à l’Élysée.
Macron appelle ses troupes à « garder » leur « unité » et à se « mobiliser »
Emmanuel Macron, qui sera aussi interrogé sur l’actualité internationale, ne s’est prêté qu’une fois à l’exercice dans ce format, le 25 avril 2019, lui préférant par ailleurs l’échange direct avec les Français. Ironie du sort, il s’agissait déjà alors, au sortir de la crise des Gilets jaunes, de donner un nouvel élan à un quinquennat malmené et de reprendre de la hauteur avant des élections européennes.
À la veille de ce grand « rendez-vous avec la nation », le président a appelé lundi soir ses troupes à « garder » leur « unité » et à se « mobiliser » pour le prochain scrutin européen, début juin, autour du gouvernement de Gabriel Attal.
« De l’audace, de l’audace, de l’audace », a-t-il martelé devant les parlementaires de la majorité, donnant le ton de cet « An II » du quinquennat.
La majorité présidentielle est sortie fracturée du débat sur la loi immigration, et les interrogations demeurent sur la capacité de Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République, à imposer son autorité.
« Réactiver tous les clivages » serait la « pire des choses », car synonyme d' »impossibilité d’agir », de « défaite assurée » et de « triomphe des extrêmes », a mis en garde le chef de l’État.
Alors que le camp présidentiel est largement distancé dans les sondages par le Rassemblement national pour les élections européennes, il a appelé tous ses élus et responsables à se « mobiliser dans la bataille » car c’est selon lui le « seul » bloc qui « s’engage uni » avec « une vision claire pour l’Europe ».
Laisser de l’espace à son Premier ministre ?
Il n’a en revanche pas évoqué la première crise qui sape déjà la « régénération » du second quinquennat, au sujet de la scolarisation dans le privé des enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra.
Durant cette semaine, qui s’annonce très présidentielle, Emmanuel Macron mettra aussi l’accent sur le « réarmement économique et industriel » lors d’une intervention devant le Forum de Davos avant les vœux aux armées vendredi à Cherbourg.
Place ensuite à Gabriel Attal, qui occupera le devant de la scène la semaine prochaine avec sa déclaration de politique générale devant le Parlement destinée à mettre en musique la feuille de route présidentielle.
S’il prendra bien la parole en premier, le chef de l’État a pris soin cette fois de laisser de l’espace à son chef de gouvernement, qui a largement occupé le terrain médiatique depuis sa nomination et aura un temps bien identifié pour lui dans une semaine.
En 2017, Emmanuel Macron avait coupé l’herbe sous le pied de son Premier ministre d’alors, Édouard Philippe, en s’exprimant devant le Congrès réuni à Versailles la veille de sa déclaration de politique générale.
Dans la foulée de la conférence de presse, Gabriel Attal réunira l’ensemble de ses ministres mercredi à Matignon pour préparer cette déclaration solennelle et ses premières décisions de chef du gouvernement.
Avec AFP