CAN 2025 : le pouvoir du sport-business

Au-delà du sport, la CAN 2025 de football est un rendez-vous économique crucial pour le pays hôte, le Maroc, et pour l’ensemble de l’Afrique. C’est le cas aussi des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026 au Sénégal. Le sport business africain est en plein essor : selon le cabinet de conseil PWC, le marché pourrait plus que doubler d’ici 2028 et devenir l’un des plus dynamiques au monde.

Pour analyser ces enjeux :

  • Will Mbiakop, président de l’African Sports and Creative Institute, organisateur du Game Time Investment Summit, un forum d’affaires rassemblant décideurs, investisseurs, sportifs de haut niveau et entreprises du secteur.
  • Mike Coffi, investisseur et directeur général d’Africa Capital Market Corporation et fondateur Detect Pro Fund
  • Désiré Koussawo, président de SAGES Africa (e-sport),

1. Le sport business en Afrique : un marché en expansion

La croissance du sport business africain repose sur :

  • la professionnalisation des acteurs,
  • la montée des investissements privés,
  • l’intérêt des grandes organisations sportives mondiales,
  • l’impact des grands événements organisés sur le continent.

2. Qui gagne de l’argent lors d’une CAN ?

Les bénéficiaires directs :

  • La CAF, qui perçoit droits TV, sponsoring, billetterie.
  • Les fédérations, qui reçoivent une partie des revenus redistribués.
  • Le pays hôte, grâce à :
    • l’hôtellerie,
    • le tourisme,
    • les transports,
    • les services,
    • la construction et rénovation d’infrastructures.

La performance de l’équipe nationale augmente aussi l’impact économique, comme en Côte d’Ivoire en 2024.


3. Infrastructures, risques et stratégie à long terme

Les ambitions marocaines :

  • préparation pour la CAN 2025,
  • anticipation de la Coupe du monde 2030,
  • investissements massifs comparables à ceux de l’Afrique du Sud.

Les risques évoqués :

  • les “éléphants blancs”, infrastructures inutilisées après l’événement,
  • un modèle économique parfois trop dépendant des finances publiques.

4. Comment financer le sport en Afrique ?

Le sport africain ne peut plus reposer uniquement sur l’État ou le mécénat.

Priorité : attirer les investisseurs privés.

Conditions nécessaires :

  • incitations fiscales,
  • cadre juridique solide (propriété intellectuelle, droits, contrats),
  • régulation transparente,
  • soutien aux start-up (sports tech, événementiel, data, tourisme sportif).

5. Détection des talents : un investissement possible

Intervenant : Mike Coffi, fondateur de Detect Pro Fund, un fonds d’investissement dédié à la détection et la formation de jeunes footballeurs.

Son modèle :

  • Démarrage au Sénégal avec le Paris Saint-Germain,
  • Nouveau centre en Côte d’Ivoire en partenariat avec l’AC Milan, à Dimbokro (près de Yamoussoukro).

Objectifs :

  • Former 100 jeunes en 5 ans,
  • Catégories U15 et U17,
  • Formation sportive + éducation scolaire,
  • Standard technique inspiré des meilleurs clubs européens.

Modèle économique :

  • Valorisation des joueurs transférés en Europe,
  • Partenariats,
  • Sponsoring,
  • Effets sociaux (emploi local, formation, scolarité).

6. Diversification du sport business en Afrique

Le football reste central, mais d’autres disciplines connaissent une montée en puissance :

  • Basketball, avec la Basketball Africa League,
  • Sports de combat, comme la lutte sénégalaise ou le MMA,
  • Padel en expansion dans plusieurs métropoles africaines,
  • Investissements du Golfe

7. L’e-sport : un secteur en forte croissance

Intervenant : Désiré Koussawo, Président de SAGES Africa.

Pourquoi l’Afrique est prometteuse ?

  • population jeune,
  • pénétration rapide du mobile,
  • attractivité des compétitions,
  • hybridation musique/jeux/sport.

Les obstacles :

  • mauvaise connectivité,
  • matériel coûteux,
  • manque de studios africains,
  • faible financement de l’industrie.

Lien avec les grands événements :

Les compétitions (CAN, Coupe du monde, Ligue des Champions) boostent les jeux vidéo comme FIFA.


8. Médias, streaming et droits TV

  • le mobile et l’audiovisuel sont devenus des moteurs du sport,
  • la data et le streaming deviennent des sources de revenus majeures,
  • l’acquisition de Multichoice par Canal+ pourrait transformer le marché africain des droits sportifs.

Par : Bruno Faure – RFI

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