Commerce international: les «messages clés» de l’Union européenne à la Chine

Fin de la visite du vice-président de l’exécutif européen en Chine. Quatre jours pendant lesquels le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis a fait des « messages clés » aux dirigeants chinois, alors que les contentieux entre l’Europe et la Chine se sont multipliés ces derniers mois.

Le Letton Valdis Dombrovskis n’est visiblement pas un adepte de la punchline, écrit notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Son style, c’est le déroulé des arguments sur un ton monocorde façon « finisseur ». Un ton affirmé que le chef du commerce européen a pratiqué avec l’ensemble des responsables qu’il a rencontré dans une Chine dont les pratiques commerciales déloyales contraignent l’Union européenne à réagir.  

« Pire déficit de l’histoire de l’humanité » 

Car ce n’est pas une question de changement de rhétorique, ce sont les faits et le contexte qui ont changé, a expliqué le chef du commerce européen, notamment le déficit commercial qualifié de « plus élevé de l’histoire de l’humanité » par l’ambassadeur européen lorsqu’il a pris son poste en Chine. Pour Valdis Dombrovskis, en conférence de presse, ce mardi matin à Pékin, « il est évident que l’augmentation dramatique du déficit commercial avec la Chine ces dernières années, ces 400 milliards d’euros qui ont fait les gros titres, nous ont contraint à regarder de plus près ce qu’il y avait derrière cette augmentation rapide. Deuxième inquiétude : la Chambre de commerce européenne en Chine a publié un sondage récemment dans lequel 2/3 des entreprises européennes affirment que les affaires sont devenues plus difficiles en Chine. »    

Blues des entreprises européennes en Chine 

Comme l’avait fait la vice-présidente de la Commission européenne il y a tout juste une semaine, le vice-président de l’exécutif européen a reparlé des inquiétudes concernant les amendement aux lois chinoises sur la cybersécurité, le contre espionnage et le transferts des données : « Cela peut être un sujet systémique, qui affecte toutes les entreprises actives à l’international, pas seulement les entreprises européennes mais aussi les chinoises ». Et « il peut y avoir des conséquences imprévues », a-t-il aussi dit.

Pendant ces quatre jours, confie encore le responsable letton, tous mes interlocuteurs sont revenus sur l’enquête lancée sur le soutien de l’État chinois aux constructeurs de véhicules électriques qui inondent le marché européen : « Au cours des deux dernières années, la part des marques chinoises de véhicules électriques sur le marché européen est passée de moins de 1% à 8%. Une croissance exponentielle qui, si elle perdure, pourrait porter préjudice à l’industrie européenne. »  

Une enquête qui a fait bondir les autorités ici alors que cette visite doit servir à préparer le sommet Union européenne – Chine prévu fin 2023. Hier, encore le vice-président chinois He Lifeng qui a rencontré le chef du commerce européen pendant sa visite, a conseillé à l’Union européenne à faire preuve de prudence lorsqu’elle utilise l’arme commerciale. Il s’agit d’une enquête sur des subventions à la production et non sur les subventions à l’achat de véhicules électriques qui, en Europe, valent pour tous les constructeurs, y compris chinois, a rappelé Valdis Dombrovskis ce matin, suite à une question de la télévision centrale de Chine.

(Avec AFP

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