Pour une «coopération européenne renforcée»

Une dizaine de milliers de migrants sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa en Méditerranée depuis la mi-septembre. La question de l’afflux de personnes arrivant clandestinement en Europe a été évoquée par le chef de la diplomatie italienne, en visite ce lundi 25 septembre à Paris, avec son homologue française. Alors que les relations étaient plutôt tendues entre Paris et Rome ces derniers mois, les deux ministres ont affiché cette fois-ci une bonne entente.

En juin dernier, Antonio Tajani avait annulé à la dernière minute une visite à Paris après des critiques formulées par le ministre français de l’Intérieur sur la gestion de l’immigration par Rome. Ce lundi, le chef de la diplomatie italienne était bien là. Et alors que le nombre d’arrivées clandestines en Italie a quasiment doublé cette année, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lui a apporté son soutien : « Nous sommes pleinement solidaires de l’Italie face à l’afflux de migrants. La solution passera très largement par une coopération européenne renforcée et nous avons pour objectif d’avoir une plus grande coopération de la part des pays d’origine, de la part des pays de transit, qui doivent prendre des engagements qu’ils doivent tenir avec notre aide. »

Un soutien déjà exprimé ces derniers jours par le président français, Emmanuel Macron, qui avait insisté sur le « devoir de solidarité européenne » envers Rome, confrontée à des arrivées massives de migrants. Et Antonio Tajani a marqué son appréciation de la position française : « Les flux migratoires représentent un problème préoccupant. Le souhait de travailler ensemble relancé par le Président Macron rejoint notre volonté. L’Italie est prête à collaborer sur la grande question migratoire ; cela ne peut certainement pas être juste un problème italien, ni un problème français, ni un problème pour un seul État. »

Trouver une entente européenne

Antonio Tajani s’est également félicité pour l’accord conclu par l’UE pour soutenir la Tunisie, pays pourtant très critiqué pour sa façon de traiter les migrants. « Il ne s’agit pas de combattre les migrants, il s’agit de lutter contre les criminels qui exploitent le désespoir de ces personnes », a-t-il déclaré.

Mais si la réconciliation entre Paris et Rome est scellée, il faut encore travailler à une concorde européenne. L’Italie ne cache d’ailleurs pas son agacement à l’égard de l’Allemagne. La cheffe du gouvernement italien a rendu public ce lundi une lettre envoyée au chancelier allemand. Georgia Meloni critique le choix de Berlin de subventionner deux organisations non-gouvernementales venant en aide aux migrants. L’une aide à leur accueil en Italie, l’autre porte secours aux embarcations en détresse en Méditerranée.

Le nombre des arrivants en Italie sur des bateaux en provenance d’Afrique du Nord a augmenté, avec plus de 130 000 migrants enregistrés jusqu’à présent cette année, contre 70 000 pour la même période de 2022.

(Et avec AFP)

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