États-Unis: la secrétaire au Trésor tente de rassurer sur la solidité du système bancaire

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a tenté, jeudi 16 mars, de convaincre des parlementaires américains de la solidité du système bancaire des États-Unis, après la faillite de la banque SVB, tandis que les déboires de l’helvétique Credit Suisse agitent le spectre d’une contagion.

Entendue par des membres de la commission bancaire du Sénat, la ministre de l’Économie et des Finances de Joe Biden a tenté de les « rassurer […] sur le fait que notre système bancaire reste solide et que les Américains peuvent être certains que l’argent qu’ils ont déposé sera disponible quand ils en auront besoin ».

Dimanche, les autorités américaines avaient annoncé qu’elles allaient garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de SVB et permettre l’accès à tous les dépôts de Signature Bank, un établissement new-yorkais qui a été fermé d’office dimanche par le régulateur américain.

La FED à la rescousse

En outre, la Réserve fédérale (FED), la banque centrale américaine, s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. « Nous avons estimé qu’il existait un risque sérieux de contagion de retraits massifs » chez les clients qui disposaient de fonds supérieurs aux montants garantis, « qui aurait pu faire chuter de nombreuses banques et déclencher des paniques », a souligné Janet Yellen.

La FDIC, qui est le régulateur bancaire, a ainsi garanti que tous les clients de SVB et Signature Bank auraient accès à l’intégralité de leurs fonds, y compris au-delà de la limite habituelle des 250 000 dollars. « L’une des raisons pour lesquelles nous sommes intervenus et avons déclaré (cette) exception […] est que nous reconnaissons qu’il peut y avoir contagion dans des situations comme celle-ci, et que d’autres banques peuvent alors connaître une panique similaire, ce que nous voulons éviter », a encore détaillé la ministre.

Protection des déposants

Ainsi, « nous avons travaillé avec la Réserve fédérale et la FDIC pour protéger tous les déposants des deux banques en faillite. Lundi matin, les clients ont pu accéder à tout l’argent de leurs comptes de dépôt », a-t-elle rappelé. Mais « les actionnaires et les créanciers ne sont pas protégés par le gouvernement ». « Il est important de noter que l’argent des contribuables n’est pas utilisé ou mis en danger avec cette action. La protection des dépôts est assurée par le fonds d’assurance, qui est financé par les frais prélevés sur les banques », a souligné la ministre.

La situation sur le front bancaire fait vaciller les marchés mondiaux depuis la fin de la semaine dernière. Le géant bancaire Credit Suisse est dans la tourmente. Mercredi, il a essuyé la pire séance de son histoire en Bourse, plongeant de plus de 24%, poussant la banque centrale à venir à sa rescousse en mettant à disposition jusqu’à 50 milliards de francs de liquidités (50,8 milliards d’euros) pour rassurer les marchés. Jeudi, le titre Credit Suisse a remonté la pente, clôturant sur un gain de plus de 19%.

Après la faillite de la Silicon Valley Bank et les difficultés du Crédit Suisse, l’affolement des investisseurs se vérifie avec, notamment, la hausse du Vix, autrement appelé « indice de la peur », qui évalue le niveau de stress sur les marchés américains.

Plus la cotation du Vix est basse, plus les investisseurs sont sereins. Au contraire, plus elle augmente, plus il y aura de la tension sur le marché. C’est un indice qu’on peut également trader, donc on peut investir sur cet indice directement.

SOURCE RFI

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