UCAD SOUS SIÈGE : Gaz, Chars et Barricades — le campus transformé en zone de guerre…11 policiers blessés, 10 étudiants arrêtés
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a vécu, selon L’Observateur, l’une des journées les plus violentes de son histoire récente. Un véritable chaos. Un campus transformé en champ de bataille : 11 policiers blessés dont deux officiers, 10 étudiants arrêtés, des véhicules calcinés et des scènes de guérilla urbaine. Mercredi, la tension est montée d’un cran, plongeant le Temple du savoir dans une atmosphère indescriptible.
Un campus métamorphosé en zone de conflit
Dès les premières heures, les images circulant sur les réseaux – décrites par L’Observateur – montrent un décor apocalyptique : fumée noire, jets de pierres, gaz lacrymogènes et carcasses de véhicules en flammes. L’UCAD, déjà sous haute tension depuis plusieurs jours, a été le théâtre d’un affrontement d’une rare intensité entre étudiants et forces de l’ordre.
Les étudiants, toujours mobilisés dans le cadre de la grève du Collectif des amicales, réclament le paiement de leurs arriérés de bourses. Face à leur détermination, les forces de défense ont déployé une puissance jamais vue à l’intérieur du sanctuaire académique.
Un dispositif de sécurité jamais observé
Selon les informations de L’Observateur, l’appareil policier engagé dépasse l’entendement :
• 4 commissaires présents sur le terrain ;
• 300 éléments du GMI venus de Thiès, en renfort ;
• Unités du Point E, de la Sûreté urbaine, du GMI de Dakar, et des renseignements ;
• 10 chars anti-émeutes ;
• Une unité de drones de surveillance.
Une armada complète, digne d’une opération militaire.
Les étudiants, eux, ont opposé une résistance farouche, multiplié les jets de pierres, dressé des barricades et incendié tout ce qui se trouvait sur leur passage. Mais la riposte policière a été brutale : grenades tirées à bout portant, gaz lacrymogènes s’infiltrant jusque dans les chambres, vitres brisées, feux allumés… Le campus s’est retrouvé totalement asphyxié.
Blessés évacués et arrestations
Au service médical du Coud, la situation était critique. Toujours selon L’Observateur, presque tous les blessés — étudiants comme policiers — ont été évacués à l’Hôpital Principal de Dakar. Plusieurs policiers ont subi de graves blessures, l’un d’eux ayant même dû être hospitalisé d’urgence.
Dans la foulée, 10 étudiants ont été arrêtés. Une partie a été relâchée par le commissariat du Point E, mais d’autres ont passé la nuit en garde à vue au commissariat central.
Campus verrouillé, étudiants désorientés
L’accès à l’UCAD est devenu quasiment impossible. Sorties autorisées, entrées refusées. Certains étudiants ont escaladé les murs pour récupérer leurs affaires, d’autres ont quitté précipitamment le campus pour se réfugier chez eux.
Omar Ba, étudiant en Master 1 de Mathématiques appliquées, ne cache pas sa colère :
« C’est déplorable et décevant. On ne peut pas comprendre que l’autorité universitaire autorise la police à entrer à l’intérieur du campus. C’est illégal », déclare-t-il à L’Observateur.
Même ressenti chez Fara Diop, étudiant en Licence 2 de Géographie, qui affirme que la porte de sa chambre a été défoncée par les forces de l’ordre. Valise à la main, visage crispé, il accuse les autorités de mutisme irresponsable.
Veillée de résistance et crainte d’une irruption nocturne
Selon les révélations de L’Observateur, tard dans la nuit, les étudiants ont été alertés d’une possible incursion policière à l’intérieur du campus. Ils ont immédiatement organisé une veillée de vigilance, érigeant des barricades avec motos brûlées et véhicules calcinés.
Dans les couloirs, certains préparaient du thé tout en surveillant chaque mouvement suspect.
SOURCE DAKARACTU

