Artcanes, révélateur d’horizons : un atlas photographique de la mer sénégalaise
Les œuvres accrochées, environ 182 tirages, minutieusement sélectionnés s’inscrivent dans une exposition photographique d’envergure que L’Espace Artcanes, situé à Yoff, poursuit jusqu’à sa clôture prévue en décembre. Racine Kane, maître des lieux et directeur de cet espace culturel, revient sur la portée de cet événement exceptionnel qui marque une étape importante dans l’histoire du site.
Abdoulaye Racine Kane, directeur de l’espace Artcanes, rappelle que son établissement, inauguré lors de la Biennale en novembre 2024, n’a cessé depuis lors, de diversifier ses pratiques en articulant entre galerie, concept store et espaces créatifs
L’exposition actuelle constitue le quatrième rendez-vous officiel, mais surtout la première manifestation entièrement consacrée au médium photographique
Ce projet, initié avec le collectif Sounou Natal, devait au départ se limiter à une simple exposition d’images. Toutefois, la concomitance avec les 15 ans du collectif et avec le festival Ecofest a fait évoluer l’initiative en un véritable festival visuel étalé sur deux mois déployé non seulement à Artcanes, mais aussi dans les espaces lébou de Ngor, Yoff et Ouakam, ainsi qu’ailleurs dans d’autres endroits de la région.
La thématique centrale explore la façade atlantique sénégalaise, de Saint-Louis à Ziguinchor, sur 50 à 75 km de profondeur. Les séries présentées offrent une vaste traversée iconographique de l’économie maritime : pêche, agriculture, élevage, activités artisanales et nouvelles industries gazières et pétrolières. « C’est également une rencontre avec toutes ces populations qui vivent de l’économie maritime », souligne Racine Kane
Une signature collective
Une esthétique collective se déploie ici. Les œuvres, environ 182 photos retenues parmi des milliers ne portent pas de signature individuelle mais celle du collectif, reconnaissable au « le petit béret sur le côté », emblème de de Sounou Natal
Le corpus élaboré sur plus de deux ans, inclut aussi des prises de vues issues de randonnées récentes, certaines datant de moins de trois mois.
Selon Racine Kane, près de 35 photographes ont contribué à ce chantier artistique. Sénégalais, mais aussi originaire de Gambie, de Mauritanie, de France, d’Italie ou d’Allemagne.
L’exposition atteste également de la montée en puissance de l’Espace Artcanes, où Racine Kane confie avoir « découvert pour la première fois la photographie » au point d’en devenir « addict »
Ce festival, premier du genre dans ce lieu culturel polyvalent, s’impose comme un moment fort du calendrier artistique dakarois. La clôture prévue en décembre prochain constituera une étape, mais Artcanes entend poursuivre sa mission : devenir un carrefour créatif où les arts visuels, la mode et l’économie culturelle locale dialoguent pour raconter autrement le Sénégal
LAMINE DIEDHIOU
SUDQUOTIDIEN

