Guerre au Soudan: une trêve unilatérale de trois mois acceptée par les paramilitaires

Les paramilitaires soudanais ont fini par accepter une trêve humanitaire de trois mois, affirme le chef des Forces de soutien rapide (RSF) du Soudan. La semaine dernière, le président américain Donald Trump a affirmé qu’il interviendrait pour tenter de mettre fin à une guerre qui a plongé le pays dans la famine. L’émissaire américain appelle les parties en guerre à accepter la proposition de trêve sans conditions préalables.

« En réponse aux efforts internationaux, en particulier ceux de Son Excellence le président américain Donald Trump… j’annonce un cessez-le-feu humanitaire incluant une cessation des hostilités pendant trois mois« , a déclaré le général Mohamed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (RSF), dans un discours prononcé ce 24 novembre.

Les États-Unis, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite (connus sous le nom de « Quad ») ont proposé au début du mois un plan prévoyant une trêve de trois mois suivie de pourparlers de paix, rapporte l’agence de presse Reuters. Si les RSF ont accepté ce plan, ils ont aussitôt attaqué des positions de l’armée avec une série de frappes de drones. « Nous espérons que les pays du Quad joueront leur rôle en poussant l’autre camp à s’engager dans cette démarche« , a ajouté le général dans son discours.

Toutefois, l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, affirme qu’aucune des deux parties en guerre au Soudan n’avait accepté la dernière proposition de cessez-le-feu soumise par Washington au nom des médiateurs. Il exhorte les deux camps à donner leur accord à cette trêve. « Nous appelons les deux parties à accepter la trêve humanitaire telle que présentée sans conditions préalables« , déclare-t-il à des journalistes dans la capitale emiratie Abou Dhabi.

Les paramilitaires vivement critiqués

Cette intervention survient alors que les RSF sont vivement critiquées pour leurs exactions contre des civils après leur prise de contrôle de la ville d’El-Fasher fin octobre. Cette prise a renforcé leur domination sur la région du Darfour, et les forces ont ensuite intensifié leurs attaques dans la région du Kordofan dans l’objectif de prendre le contrôle du pays.

Dimanche 23 novembre, le chef de l’armée soudanaise réguilière, le général Abdel Fattah al-Burhan a accusé Washington de chercher à affaiblir l’armée soudanaise avec leur proposition de trêve. Elle permettrait aux RSF de conserver les territoires qu’elles ont conquis.

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a accusé dans un discours la proposition américaine de chercher à affaiblir l’armée soudanaise tout en permettant aux RSF de conserver les territoires qu’elles ont conquis. « Personne au Soudan n’acceptera la présence de ces rebelles ni qu’ils fassent partie d’une quelconque solution à l’avenir« , a-t-il déclaré.  Le général Abdel Fattah al-Burhan nie toute influence islamiste dans son gouvernement, accusation relayée par Washington.

Comportement qualifié d’obstructionniste

« En rejetant le plan de paix américain pour le Soudan, et en refusant à plusieurs reprises d’accepter un cessez-le-feu, il fait preuve d’un comportement systématiquement obstructionniste« , dénonce Reem bint Ebrahim Al Hashimy, ministre d’État émiratie à la coopération internationale, dans un communiqué publié lundi.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 en raison de désaccords sur l’intégration des deux groupes, a non seulement plongé le pays dans la famine, mais a également causé la mort de dizaines de milliers de civils, notamment dans des violences à caractère ethnique. Les RSF sont accusées de génocide, et le général Mohamed Hamdan Dagalo comme le général Abdel Fattah al-Burhan ont tous deux été sanctionnés par les États-Unis.

SOURCE TV5

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