Frappes américaines dans les Caraïbes: les Européens limitent le partage de renseignements avec Washington

Six compagnies aériennes ont suspendu ce samedi 22 novembre et jusqu’à nouvel ordre leurs vols vers et depuis le Venezuela. Iberia, TAP, ou encore Avianca réagissent ainsi à une alerte de l’autorité fédérale de l’aviation civile des États-Unis, la FAA, qui appelait vendredi les avions à redoubler de prudence dans l’espace aérien vénézuélien. En cause, les tensions militaires dans le pays et ses environs, sous pression des États-Unis, qui depuis septembre mènent des frappes contre des bateaux de supposés narcotrafiquants, principalement dans les Caraïbes. Des frappes illégales, au regard du droit international, alertent des ONG. Au point que plusieurs pays européens ont cessé de partager certains renseignements avec Washington

Par :RFI

La France, les Pays-Bas ou encore le Royaume-Uni, qui ont des territoires dans les Caraïbes, ne veulent pas risquer d’être accusés ou poursuivis devant les tribunaux internationaux pour complicité de violation des droits humains. Ils ont donc décidé de ne pas partager d’informations qui pourraient permettre de cibler des bateaux par exemple.

Le patron de l’Office anti-drogue français, l’OFAST, l’a dit publiquement la semaine dernière. Avant lui, le chef des services de renseignement néerlandais l’avait laissé entendre dans la presse. Des sources militaires et sécuritaires l’ont confirmé à l’Agence France-Presse cette semaine, sous couvert d’anonymat.

Plus de 80 personnes tuées par Washington dans les eaux internationales

Plusieurs experts et organisations de défense des droits humains estiment que les frappes américaines sur des bateaux dans les Caraïbes et le Pacifique s’apparentent à des exécutions extrajudiciaires. Des frappes menées contre des civils, et qui ont tué plus de 80 personnes dans les eaux internationales, alors que Washington n’a pas apporté la preuve qu’il s’agissait bien de trafiquants.

L’impact de la décision des Européens reste tout de même limité, car les États-Unis collectent eux-mêmes beaucoup de renseignements dans la région et ils ne dépendent ni de Paris ni de Londres ou des Pays-Bas pour mener leurs frappes. Les États-Unis prévoient de déclarer lundi 24 novembre comme organisation terroriste le « Cartel des soleils », un cartel de trafiquants de drogue dirigé, selon eux, par le président vénézuélien Nicolas Maduro.

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