Présidentielle en Guinée-Bissau: le candidat João Bernardo Vieira tente d’exister dans la campagne

Dans la course à la présidence en Guinée-Bissau, les candidats sont des figures bien connues de la population : la scène politique se renouvelle rarement. Le président Umaro Sissoco Embaló et son adversaire Fernando Dias dominent l’affiche et monopolisent l’attention, reléguant au second plan les dix autres concurrents. Parmi eux figure João Bernardo Vieira, neveu de l’ancien président Nino Vieira, assassiné en 2009. Il avait donné rendez-vous à ses partisans dans le plus grand cercle électoral de la capitale, qui compte plus de 70 000 électeurs. Malgré la détermination de ses soutiens, leur mobilisation est restée relativement modeste.

Avec  Éva Massy envoyée spéciale RFI à Bissau,

Loin des foules qu’attirent les deux principaux candidats, les partisans de João Bernardo Vieira sont quelques dizaines, rassemblés pour marcher le long de l’une des routes principales de la capitale de Guinée-Bissau.

La moyenne d’âge est jeune, la plupart n’ayant pas atteint la trentaine. Et c’est justement pour la jeunesse, explique Baciro, qu’il votera pour le candidat numéro 7 : « Je veux des projets pour les jeunes ! Il n’y a pas de santé, pas d’école ! Les choses ne fonctionnent pas bien. Mais avec João Bernardo Vieira, ça ira. On veut de la justice, on veut la paix et l’union entre tous les Bissau-Guinéens. Depuis toujours, je soutiens João Bernardo Vieira. »

Les commerçants installés sur le bord de la route s’arrêtent et regardent, amusés par les tambours et la ferveur des soutiens de Bernardo Vieira. Le candidat devait se joindre à la marche mais il ne viendra pas, victime d’un malaise. C’est Elisabela Landim, membre de son équipe électorale, qui prend le relais : « Bon, en effet, il a fait un malaise. Ça va passer. Jusqu’ici, la campagne s’est très bien passée. Le candidat est très actif, et il est déterminé. »

« L’histoire de son oncle ne le définit pas »

Au cœur de son programme politique, l’ancien ministre de la Communication souhaite créer une Commission nationale de réconciliation. L’assassinat en 2009 de son oncle – et premier président de la Guinée-Bissau – fait de João Bernardo Vieira l’héritier d’une histoire familiale intimement liée à l’instabilité politique du pays. Mais Elisabela refuse d’y voir un lien avec ses idéaux de paix et d’unité nationale. « L’histoire de son oncle ne le définit pas, insiste-t-elle. Certes, cela peut influencer, mais indépendamment de ça, il porte en lui cet instinct de paix, c’est son essence ».

Dans un pays qui a connu plusieurs coups d’État, une guerre civile et des divisions ethniques ravivées en période électorale, son message de paix pourrait trouver un réel écho. Bernardo Vieira continuera à le porter, ces prochains jours, dans les régions de l’est du pays.

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