Fer à béton non conforme : Buildmart au cœur d’un scandale explosif
L’usine Buildmart, propriété d’hommes d’affaires indiens et implantée dans le département de Keur Massar, se retrouve aujourd’hui dans la tourmente la plus totale. Selon le quotidien Libération, une simple opération de contrôle effectuée par les Services du Commerce a suffi à déclencher une affaire d’une gravité exceptionnelle, mêlant production illégale, fraude, vente clandestine et risques majeurs pour la sécurité publique. Trois personnes ont d’ores et déjà été arrêtées.
Un contrôle de routine qui bascule en affaire d’État
Le 10 novembre dernier, les équipes des Services du Commerce effectuent une mission de contrôle dans plusieurs quartiers de Keur Massar. Arrivées à la Cité Sotrac, elles repèrent un important stock de fer à béton dans une quincaillerie locale. Rien d’anormal, jusqu’à ce que les vérifications techniques révèlent une vérité alarmante :
la qualité du fer était totalement non conforme aux normes du secteur, rapporte Libération.
Face à cette violation flagrante du règlement, 50 tonnes de fer illégalement produites sont immédiatement saisies. La marchandise est laissée sous la garde d’Ab. Fall, propriétaire de la quincaillerie, avec procès-verbal dûment établi.
20 tonnes volatilisées : le scandale s’amplifie
Trois jours plus tard, coup de théâtre. Lors d’un nouveau passage, les Services du Commerce découvrent que 20 tonnes, soit près de la moitié du lot saisi, ont mystérieusement disparu… ou plutôt vendues en douce par Ab. Fall lui-même, en totale violation du PV de saisie.
La réaction a été immédiate : Arrestation d’Ab. Fall par la Brigade de recherches de Keur Massar. Dans la foulée, les enquêteurs s’intéressent à l’origine de ce fer non conforme. Très vite, un nom apparaît : Buildmart, l’usine où le fer aurait été produit.
Buildmart éclaboussée : deux responsables en garde à vue
Comme le rapporte Libération, l’affaire prend une nouvelle tournure lorsque les gendarmes interpellent successivement : Ad. Fall, représentant officiel de Buildmart, Br. Mohan, ingénieur indien et responsable de la production du fer incriminé.
Tous deux sont placés en garde à vue, les enquêteurs cherchant à déterminer si la production de fer non conforme était organisée, systématique et destinée à alimenter un réseau de vente illégale.
Le procureur entre en scène : pas de négociation possible
Selon les révélations de Libération, les Services du Commerce avaient initialement initié une transaction financière pouvant mettre fin aux poursuites, procédure classique pour certaines infractions commerciales.
Mais face à la gravité des faits, le procureur de Pikine-Guédiawaye a refusé tout arrangement :
- Production de matériaux dangereux,
- Quantité massive (50 tonnes) destinée à la construction,
- Mise en danger de la vie d’autrui.
Les mis en cause seront donc pénalement poursuivis, et l’enquête pourrait encore s’élargir.

