Le modèle du PADESS pourrait être étendu à d’autres régions, selon la coordonnatrice

Dakar, (APS) – Le Programme d’appui au développement économique et social du Sénégal (PADESS), en cours d’achèvement, pourrait être étendu à des régions autres que Dakar, Kaolack et Sédhiou dans lesquels il intervient, au vu des résultats obtenus dans ces localités pilotes, a déclaré à l’APS sa coordonnatrice, Aïssatou Ayo Ba Diop.

Selon Mme Diop, ”l’adhésion forte des communes et des populations”, combinée aux performances enregistrées dans l’accompagnement des personnes vulnérables, ouvre la voie à une consolidation du dispositif et à une potentielle extension du modèle du PADES.

‎”A chaque passage de notre ministre devant l’Assemblée nationale, les maires des communes bénéficiaires témoignent de l’impact du programme, ce qui suscite des demandes croissantes d’élargissement”, confie-t-elle.

‎Elle rappelle que le PADESS intervient dans 27 communes prioritaires, après avoir été testé initialement dans huit localités à travers le PIDES, Programme intégré de développement économique et socialégalement financé par l’Italie.

”L’idée était de tester, d’ajuster, puis de passer à l’échelle. Les résultats montrent que le modèle est viable”, a relevé la coordonnatrice du PADES.

Sur la base des résultats enregistrés par ce programme, sa coordonnatrice a dit sa conviction que ”le développement endogène reste possible au Sénégal”, à condition de valoriser les ressources locales et de repenser les modes d’intervention.

‎Elle cite l’exemple des réseaux de bénéficiaires de bourses économiques (REBEC).

”Les économistes disent souvent que les plus pauvres ne peuvent pas épargner. Mais avec les REBEC, sur un milliard investi, plus de 100 millions de francs CFA d’épargne propre ont été mobilisés. Cela prouve que, bien accompagnées, nos communautés ont un potentiel réel”, a-t-elle expliqué.

Pour Mme Diop, le PADESS n’est pas uniquement une intervention opérationnelle, il représente aussi un laboratoire d’apprentissage pour les politiques publiques.

Dans cette perspective, un comité scientifique a été créé pour documenter les pratiques, analyser les dynamiques locales et formuler des recommandations.

Un dispositif axé sur l’apprentissage et la cohérence territoriale

Les thématiques abordées incluent l’entrepreneuriat local, la protection sociale, la correction des disparités territoriales et la valorisation des filières productives.

‎”Nous voulons que les enseignements tirés dépassent le programme pour inspirer le ministère de la Famille et les autres projets gouvernementaux”, a expliqué Mme Diop.

‎Selon la coordonnatrice du PADES, les changements observés dans les territoires ne se limitent pas aux infrastructures visibles. ”L’essentiel du changement est immatériel’’, estime t-elle.

”C’est la transformation de la perception que les populations ont d’elles-mêmes. Elles ne se voient plus seulement comme porteuses de besoins, mais comme porteuses de potentialités”, selon Aïssatou Ayo Ba Diop.

‎Ce changement culturel, explique-t-elle, est devenu un levier puissant dans la planification locale, la mobilisation communautaire et l’élaboration de projets économiques.

‎Mme Diop a également mis en avant l’ouverture du PADESS à des cibles nouvelles, notamment les ‘’daaras’’ (écoles coraniques), les femmes leaders émergentes et les jeunes ruraux. ”Nous avons voulu être proches des réalités, comprendre les dynamiques et proposer des offres adaptées à chaque groupe”, dit-elle.

‎A l’approche de la clôture officielle du programme, Mme Diop a annoncé le lancement de l’évaluation finale, supervisée par un comité scientifique chargé de tirer les enseignements stratégiques du modèle.

‎”L’opérationnel doit nourrir la réflexion nationale. L’objectif est d’éclairer nos futures politiques publiques, qu’il s’agisse de protection sociale, d’entrepreneuriat ou d’aménagement territorial”, souligne la responsable.

‎Selon elle, les 27 communes d’intervention sont aujourd’hui suffisamment outillées pour assurer la poursuite du modèle, grâce à un système de responsabilisation mis en place dès le début du programme.

‎”Nous accompagnons le transfert des responsabilités sur une période de six mois. Les dynamiques locales sont déjà très solides”, assure-t-elle, estimant que plusieurs collectivités demandent désormais l’extension du dispositif.

MK/AFD/BK/OID

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