Maisons de justice : les coordonnateurs en attente d’intégration haussent le ton
Vingt-quatre (24) des trente-trois (33) coordonnateurs de maisons de justice dans le pays sont toujours en attente d’être intégrés dans la fonction publique. Réunis au sein d’un collectif, ils ont manifesté leur frustration à travers un communiqué hier, jeudi 13 novembre. Selon le président dudit collectif, Mohamed Diop, seuls (9) sont intégrés pour un processus qui a démarré depuis 2013. Il rappelle que dans un élan de rapprocher la justice du justiciable et de désengorger les cours et tribunaux, et par ricochet, d’améliorer l’accès, la qualité et l’efficacité de la justice notamment par le traitement rapide et la gratuité des affaires, l’État du Sénégal a au début des années 2000 expérimenté le «dispositif justice de proximité». Il a été initié la création de Maisons de Justice ayant comme cadre réglementaire le Décret n°2007-1254 du 23 octobre 2007 relatif aux maisons de justice, à la médiation et de la conciliation, abrogeant et remplaçant le décret n°1999-1124 du 17 novembre 1999. « Le suivi permanent du dispositif s’est matérialisé par l’intégration des coordonnateurs dans la Fonction publique, en 2013, preuve de la reconnaissance du rôle central que joue ces derniers de la Justice » a renseigné la source. Et d’estimer : «malgré cela, la carrière professionnelle de certains coordonnateurs demeure illusoire. Depuis lors, le processus d’intégration de ces juristes éléments indispensables dans le fonctionnement des Maisons de justice est resté presque sans suite. A ce jour sur les trente-trois (33) Coordonnateurs, neuf (9) sont intégrés et vingt-quatre (24) sont dans une situation de précarité notoire et leur traitement est en contradiction avec les principes fondamentaux du droit social ».
Entre autres « inégalités », ces agents de l’État dont le communiqué renseigne que certains ont officié entre 5, 10 ans et voire plus de service dans les Maisons de Justice sont laissés à leur propre sort et ces conditions ne favorisent pas leur maintien dans leur fonction, d’où la démission de certains. « Sur le plan professionnel, aucun plan de carrière n’est prévu pour ces coordonnateurs tous au moins titulaires d’une maitrise ou d’un master 2 en sciences juridiques. Sur le plan social, hormis le fait de ne pas avoir la possibilité de bénéficier de prêt au niveau des institutions bancaires sous prétexte d’absence de preuve d’un emploi permanent, ces Coordonnateurs ne sont pas enrôlés au niveau des institutions sociales de protection des travailleurs » a déclaré le collectif. Et de renchérir : « au même moment, nos collègues intégrés jouissent de tous les avantages que confèrent la qualité d’agents de l’État dont la protection sociale, sécurité de l’emploi, augmentation de salaire, avancement, fonds commun de la justice entre autres. En plus, ils ont non seulement un traitement salarial presque doublé, voire triplé, des indemnités que perçoivent mensuellement les Coordonnateurs non intégrés, mais aussi ils bénéficient d’une liberté de gestion de leur budget de fonctionnement ».
DENISE ZAROUR MEDANG
SUDQUOTIDIEN

