«Qatargate»: une nouvelle démission au Parlement européen
Il y a un mois, le 10 décembre, la police belge menait à Bruxelles les perquisitions en série qui ont conduit à l’arrestation de l’eurodéputée grecque Eva Kaili. Elle est toujours en détention préventive ainsi que trois autres inculpés de ce dossier. L’affaire suit son cours du côté de la justice. Et du côté politique, elle vient de connaître un nouveau rebondissement avec la démission, au Parlement européen, de la présidente de la sous-commission des droits de l’homme.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet – RFI
L’eurodéputée socialiste belge Marie Arena répète inlassablement qu’elle n’est pas mise en cause par la justice, que la levée de son immunité parlementaire n’a pas été demandée et que ni son domicile ni son bureau n’ont été perquisitionnés. Il n’en reste pas moins qu’elle avait déjà décidé, il y a un mois jour pour jour, de se mettre en retrait de sa présidence de la sous-commission des droits de l’homme, à la suite de la perquisition du bureau de l’une de ses assistantes.
Elle annonce désormais avoir définitivement démissionné, car elle estime faire l’objet « d’attaques politico-médiatiques qui nuisent à son image et à son travail ». Mais il faut bien rappeler d’abord que la sous-commission des droits de l’homme est au centre des soupçons de trafic d’influence dans l’affaire du « Qatargate ».
Vers une levée d’immunité parlementaire ?
Ensuite, le nom de Marie Arena n’a cessé de faire surface depuis un mois. Elle est d’une part sous le feu des projecteurs pour avoir oublié de déclarer un voyage de travail au Qatar en mai, voyage payé par les organisateurs qatariens, et d’autre part son nom a été cité à maintes reprises du fait de ses contacts rapprochés avec l’ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri, présumé au centre du réseau de corruption.
La levée de l’immunité parlementaire a été demandée pour deux eurodéputés socialistes, le Belge Marc Tarabella, d’origine italienne comme elle, et l’Italien Andrea Cozzolino.
C’est le 16 janvier, lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, que les députés devront se prononcer sur cette demande de levée d’immunité parlementaire.