Moldavie: l’Union européenne salue la victoire du PAS aux législatives

Le Parti Action et Vérité (PAS), au pouvoir depuis 2021 en Moldavie, a obtenu 50,16% des suffrages, selon les résultats portant sur 99,91% des bulletins dépouillés, publiés par la Commission électorale sur son site internet. Réactions en Europe et au sein de l’Union européenne où ce scrutin était observé très attentivement, car exposé à des ingérences russes pour tenter d’influer sur les élections. Du côté des institutions européennes, on salue cette victoire du parti pro-européen de la présidente Maia Sandu.

Par :RFI

La victoire du parti pro-européen PAS aux législatives de ce dimanche 28 septembre en Moldavie constitue « un mandat fort pour le processus d’adhésion » du pays à l’Union européenne, a déclaré lundi la présidente Maia Sandu. « Nous avons montré au monde entier que nous sommes courageux et dignes, que nous ne nous sommes pas laissés intimider », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse, en référence aux accusations d’ingérence russe dans ce scrutin.

« Aucune tentative de semer la peur ou la division n’a pu briser votre détermination, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sur son compte X. Notre porte est ouverte et nous serons à vos côtés à chaque étape du chemin ». La route vers une éventuelle adhésion à l’Union européenne qui apparaît un peu plus concrète après ces élections, dans lesquelles le président du Conseil européen Antonio Costa veut voir un « message fort et clair », « Ils ont choisi la démocratie, la réforme et un avenir européen, face à la pression et à l’ingérence de la Russie », écrit-il sur X.

« L’UE et la Moldavie partagent un avenir commun »

Le ton est à peu près le même dans beaucoup de capitales européennes, note notre correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Héry. Emmanuel Macron a ainsi salué la victoire des pro-européens en parlant de l’avenir. « La France est aux côtés de la Moldavie dans son projet européen et son élan de liberté et de souveraineté », assure le président français. La France « salue en fraternité le choix souverain du peuple moldave de confirmer sa volonté de se tourner vers l’Europe, a aussi affirmé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Rien n’arrête un peuple qui choisit la démocratie et la liberté. Pas même les tentatives désespérées d’ingérence étrangère ».

En Pologne, un pays plus proche géographiquement de la Russie, sur le flanc est de l’Union européenne, le soulagement est palpable dans ce qu’a écrit le Premier ministre Donald Tusk sur le réseau social X. Il évoque une « bonne leçon pour nous tous ». « Non seulement vous avez sauvé la démocratie et maintenu le cap européen, mais vous avez aussi fait obstacle à la Russie dans ses tentatives de prendre le contrôle de toute la région », se réjouit-il.

Enfin, dans une déclaration conjointe, Donald Tusk, le chancelier allemand Friedrich Merz, et Emmanuel Macron concluent que « l’UE et la Moldavie partagent un avenir commun ». Au total, 52,17% des électeurs moldaves ont participé au scrutin dont l’enjeu dépassait celui de simples législatives : trancher entre la poursuite du rapprochement avec l’UE ou un retour dans le giron russe.

Moscou dénonce des fraudes et des manipulations

Du côté de Moscou, on dénonce, au lendemain de ce vote, des fraudes et des manipulations. « C’est peut-être d’abord aux Moldaves de régler les choses par eux-mêmes. Ce que l’on sait, c’est que certaines forces politiques ont exprimé leur désaccord sur ces élections, elles parlent de possibles violations. Nous aurions donc tort de faire des évaluations infondées ici », déclare Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

« Ce que l’on sait aussi et ce que l’on a vu : c’est que des centaines de milliers de Moldaves ont été privés de la possibilité de voter en Russie parce qu’il n’y avait que deux bureaux de vote qui leur étaient ouverts, ce qui, naturellement, était insuffisant et ne pouvait pas donner à tout le monde la possibilité de voter. C’est ce que l’on peut confirmer », ajoute-t-il.

« Les évaluations devront être faites plus tard quand nous aurons compris comment les forces politiques [moldaves] elles-mêmes vont se positionner sur ces élections », conclut-il.

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