Casamance- Bémet- Bidjini : une marche rouge pour dénoncer l’abandon des infrastructures de base

Une foule nombreuse a envahi les rues de Bémet Bidjini, ce lundi 22 septembre, afin de réclamer la mise en place d’infrastructures sociales de base. La construction de routes y est perçue comme une urgence absolue pour désenclaver la zone. Les manifestants, vêtus de rouge pour exprimer colère et déception, ont souligné que cette difficulté persistante de mobilité des personnes et des biens alimente un quotidien devenu intenable dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’économie rurale, l’eau et l’électricité.

Ces populations, amères et venues de toutes les localités du Diassing, dans l’ouest de Sédhiou, ont scandé des slogans pour obtenir le minimum de services sociaux de base, avec une priorité accordée aux voies de communication routière.

« Cette route a été faite en version latéritique depuis 1984 et depuis, nous n’avons bénéficié d’aucun programme de réhabilitation conséquente. Elle constitue un axe principal pour la mobilité des personnes et des biens. Le tronçon Sibicouroto qui mène à Francounda jusqu’à Niassène Mandingue est dans un piteux état. Du village de Djibabouya en passant par Diafar Santo jusqu’à Diafar Douma, de Diaoba jusqu’à Insacounda puis vers le fleuve et de Bémet jusqu’à Francounda, ce sont des pistes de production que nous attendons avec impatience », a déclaré Danfa Barro, président du rassemblement pour le développement de la commune de Bémet Bidjini.

Ce dernier a également dénoncé les difficultés liées à l’accès à l’eau : « Au niveau de toute la commune qui polarise beaucoup de villages, nous avons cinq forages dont seuls deux sont fonctionnels. L’eau, c’est la vie, et nous en avons vraiment besoin », a-t-il insisté.

La santé n’échappe pas à cette précarité. « Nous avons un seul poste de santé fonctionnel, celui de Bémet Bidjini, mais qui manque presque de tout. Le poste de santé de Sibicouroto est construit mais dépourvu de personnel et d’équipements. Dans toute la commune, il n’existe aucun dépôt de pharmacie. Même pour la plus petite ordonnance, il faut débourser au moins cinq mille francs pour se rendre à Marsassoum, la pharmacie la plus proche », a poursuivi M. Barro.

L’économie locale, quant à elle, s’en trouve asphyxiée. « Sur le plan commercial, nous n’arrivons pas à évacuer nos produits et les denrées qui nous parviennent sont chères, car les commerçants augmentent les prix du fait des difficultés de transport », ont déploré les manifestants.

En arborant des foulards rouges en signe de désillusion, les protestataires ont enfin réclamé l’application du plan Diomaye pour la Casamance afin d’abréger leurs souffrances. « Chaque régime qui passe nous laisse dans notre galère. C’est le lieu d’interpeller le président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ainsi que son Premier ministre Ousmane Sonko, sur l’urgence de notre situation. Nous avons plusieurs foyers religieux dans cette zone, comme le village chérifien de Sibicouroto, et une attention particulière est nécessaire pour assouvir la forte demande sociale. Pour ce faire, nous demandons à bénéficier des investissements du plan Diomaye pour la Casamance », ont-ils fait observer avec insistance.

El Hadji Moussa DRAME
SUDQUOTIDIEN

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