Les exercices militaires annuels entre Corée du Sud et États-Unis sur fond de tensions?
Y a-t-il de l’eau dans le gaz entre la Corée du Sud et les États-Unis ? Les deux alliés doivent organiser des exercices militaires conjoints cet été. Mais près de la moitié d’entre eux ont été reportés, ce qui n’était pas arrivé depuis la pandémie de coronavirus. Séoul souhaiterait calmer les tensions avec la Corée du Nord, créées par ces exercices militaires.
Par : RFI
Du 18 au 28 août, Séoul et Washington doivent mener leurs traditionnels exercices militaires annuels baptisés « Ulchi Freedom Shield », visant à protéger le pays de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire.
Les deux alliés ne savent plus sur quel pied danser en ce qui concerne les exercices militaires annuels. Le ministère sud-coréen de l’Unification, chargé des relations entre les deux Corées, avait proposé d’ajuster ces exercices militaires, dans le but de calmer les tensions avec le régime nord-coréen. Mais de son côté, Washington entend augmenter le nombre de ces exercices militaires en Corée, explique notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti.
La Corée du Nord aura une « attitude ferme et déterminée au niveau du droit à l’auto-défense » en cas de provocations dans le cadre d’exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les États-Unis, a déclaré, lundi 11 août, son ministre de la Défense No Kwang Chol à un média d’État.
Pas de dissension, selon les États-Unis
Les États-Unis souhaitent rassurer : il n’y a pas de dissension entre les alliés. Pour le colonel Carlos Kavetsky de l’armée américaine, chargé de la planification de ces exercices, le report de ces manœuvres militaires n’a rien de politique : « Le fait est que sur les 44 exercices prévus, 22 sont reportés au mois de septembre. Les pluies importantes et des inondations récentes ont endommagé nos terrains d’entraînement. Le report de ces exercices à une date à laquelle la sécurité sera assurée, est nécessaire. Cela n’aura pas d’effet, selon nous, sur nos entraînements. »
Difficile d’y voir clair entre les deux alliés qui ne semblent pas exactement sur la même longueur d’onde. Le brouillard se lèvera sûrement après la rencontre entre Donald Trump et le président sud-coréen Lee Jae-myung prévue deuxième quinzaine d’août.
Les États-Unis sont un allié clé et de longue date de la Corée du Sud et environ 28 500 soldats américains y sont déployés pour aider à protéger le pays de la Corée du Nord. Ces dernières années, Séoul et Washington ont intensifié leurs exercices militaires conjoints et la région a connu un renforcement de la présence de moyens stratégiques américains, tels qu’un porte-avions et un sous-marin nucléaire.
Séoul et Pyongyang ont récemment semblé prendre la voie d’un dégel dans leurs relations, des haut-parleurs émettant de la propagande ayant été retirés par les deux parties de part et d’autre de la frontière.

