L’Union européenne propose des assouplissements autour de ses objectifs climatiques pour 2040

La Commission européenne a présenté, ce mercredi 2 juillet, ses nouveaux objectifs climatiques à l’horizon 2040. C’est un objectif intermédiaire en vue de 2050, année où l’Union européenne (UE) dit vouloir parvenir à la neutralité carbone. Pour ce faire, la Commission propose de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre pour 2040. Mais cette proposition est bien partie pour rencontrer des réticences de plusieurs pays dans l’UE.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet 

La France propose que l’Europe se concentre d’abord sur les objectifs 2035, ceux qui doivent être présentés en novembre à la conférence climat de l’ONU, la COP30, au Brésil. D’autres pays, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie ou l’Italie contestent carrément les ambitions. Mais la Commission européenne n’en démord pas. Après avoir repoussé de quatre mois sa proposition, devant ses réticences, elle maintient son ambition de 90 % de réduction des émissions.

Elle estime d’abord que ce point d’étape est indispensable pour atteindre la neutralité carbone, et ajoute ensuite que l’Europe est déjà sur de bons rails puisque les objectifs de 2030 promettent d’être atteints. Soit une réduction de 55%.

Un objectif de décarboner l’économie européenne d’ici à 2050

Pour convaincre les réticents et le Parlement européen, tout en maintenant l’ambition 90% en 2040, la Commission a introduit des assouplissements. Elle propose par exemple de prendre en compte des crédits carbone internationaux pour calculer les émissions des pays membres, c’est-à-dire des objectifs réalisés en dehors de l’UE.

Elle propose aussi que les retards d’un secteur donné puissent être compensés par d’autres secteurs et enfin que la neutralité technologique soit reconnue, c’est-à-dire l’inscription du nucléaire comme énergie bas-carbone. « Nous maintenons fermement notre engagement à décarboner l’économie européenne d’ici 2050 », a assuré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

Le plus dur commence

Le plus dur commence pour l’exécutif bruxellois qui devra convaincre les ministres de l’Environnement lors d’une réunion informelle les 10 et 11 juillet avant un possible vote le 18 septembre. Le texte sera ensuite transmis au Parlement européen où tout dépendra de l’attitude de la droite européenne (PPE), premier groupe dans l’hémicycle.

Pour arracher un vote favorable, la Commission propose aussi de mieux récompenser les entreprises qui captent et stockent le CO2 et de permettre aux États de compenser les secteurs où ils sont plus polluants par une meilleure prise en compte de ceux où ils sont très performants. Bruxelles espère encore que cet objectif 2040 sera approuvé avant la COP30.

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