Sécurité sanitaire des aliments : la Fao arme les journalistes pour amoindrir les risques

Les normes en sécurité sanitaire sont de moins en moins négligées par les consommateurs et industriels. L’insécurité sanitaire demeure la cause de plusieurs maladies d’origine alimentaire qui continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines telles que les intoxications, la diarrhée, les maux de ventre entre autres. Pour amoindrir les risques de contamination et accroitre la sensibilisation, la Fao tient depuis hier, lundi 16 juin, un atelier à Thiès avec des membres de l’association des journalistes en santé et de développement (ASP). Une formation qui se poursuit jusqu’au vendredi 20 juin.  

La sécurité sanitaire des aliments est l’un des fondements les plus critiques de la santé publique, de la nutrition, du commerce agroalimentaire et du développement durable. Et pourtant, les risques liés aux maladies d’origine alimentaire continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), chaque année, plus de 91 millions de personnes tombent malades et 137 000 en meurent à cause d’aliments contaminés. Ces maladies, dont 70% sont diarrhéiques, affectent principalement les populations les plus vulnérables, notamment les enfants.

Un problème qui a amené la Fao à tenir un atelier sur la sécurité sanitaire avec les journalistes afin de renforcer l’information et la sensibilisation au sein de la population. Selon Dr Mamadou Ndiaye, expert en sécurité sanitaire des aliments au bureau sous régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest, l’augmentation de la consommation d’aliments issus de la restauration de rue et des marchés informels accentue les risques, surtout si les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées. Des défis, selon lui, qui exigent des réponses coordonnées, multisectorielles et durables, impliquant les autorités, les professionnels de la chaîne alimentaire, les consommateurs et les médias.

« Vous êtes des acteurs essentiels dans la construction d’une culture de prévention et de responsabilité en matière de sécurité alimentaire. Grâce à vos enquêtes, vos reportages, vos chroniques, vous pouvez faire évoluer les mentalités, influencer les comportements et interpeller les décideurs. Loin de vous apprendre votre noble métier, vous conviendrez avec moi qu’une communication bien pensée et étayée permet à coup sûr de sensibiliser la population aux risques et aux bonnes pratiques d’hygiène alimentaire ; de mettre en lumière les défis auxquels les professionnels du secteur agroalimentaire sont confrontés ; de valoriser les initiatives positives et les innovations locales. Aussi, permet-elle de contribuer à un plaidoyer fort pour un renforcement des politiques publiques » t-il fait savoir.  Et d’ajouter : « la sécurité sanitaire des aliments ne doit pas être traitée uniquement en cas de crise sanitaire. Elle mérite une présence continue dans l’espace public, en tant qu’enjeu structurel et transversal. En investissant dans la prévention, l’éducation, l’information et la réglementation, nous jetons les bases d’un avenir plus résilient, plus juste et plus durable ». Au sein du service d’hygiène, chargé de faire le contrôle sur place, la tenue de cet atelier reste, important dans la mesure où il va militer en faveur d’un changement de comportement.  « Nous avons constaté qu’au Sénégal, nous qui sommes sur le terrain à chaque fois, dans le cadre surtout du contrôle et des inspections liées à cette sécurité sanitaire des aliments, d’une manière générale, ne pourrait pas régler le problème définitivement. Donc la participation de la presse, surtout de vous en tant qu’acteurs de communication, va nous permettre d’atteindre au maximum les cibles, et que les populations puissent au moins avoir un comportement décent dans le cadre de l’amélioration de leur sécurité sanitaire. Parce qu’on ne peut pas parler de santé sans alimentation. Et quand nous voulons avoir une bonne santé, il faut impérativement qu’on adopte les bonnes pratiques d’hygiène qui vont nous permettre d’avoir un corps sain dans un esprit sain » a déclaré Armand Seck chef de la brigade régionale d’hygiène de Thiès).  Et Mamadou Diop, président du Codex Alimentarius d’ajouter : « notre pays a établi les normes internationales, fondées sur des données scientifiques rigoureuses pour garantir les aliments sûrs et sains pour tous. Cependant, ces normes, aussi pertinentes que soient-elles, ne peuvent produire d’effet que si elles sont connues, comprises et révélées».  

Denise ZAROUR MEDANG
SOURCE SUDQUOTIDIEN

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