Le chef de l’ONU met en garde Israël contre une annexion de la Cisjordanie
Alors que le cessez-le-feu s’est maintenu aujourd’hui entre Israël et le Hamas, après le premier échange d’otages contre des prisonniers, le Conseil de sécurité se réunit en ce moment sur le même dossier. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et les membres du Conseil se sont félicités pour cet accord, qui doit mettre fin à 15 mois de guerre. Le chef de l’ONU a exprimé sa profonde préoccupation face à une « menace existentielle à l’intégrité et la contiguïté du Territoire palestinien occupé de Gaza et Cisjordanie ».
Par :RFI
Ils se disent « prudemment optimistes ». Ce sont les mots du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui préside le débat aujourd’hui, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Impossible de ne pas se féliciter de cet accord, mais le Conseil l’ayant appelé de ses vœux depuis 15 mois, et connaissant la volatilité sur le terrain, il reste prudent. Tous les diplomates ont rappelé au Hamas et à Israël l’importance de se tenir à ce cessez-le-feu et ses conditions.
Le patron de l’ONU a expliqué comment l’aide humanitaire, qui peut enfin passer en flots importants vers Gaza, est en train de se déployer. Et il a aussi surtout mis en garde, alors que de hauts responsables israéliens parlent ouvertement d’une annexion formelle de la totalité ou de parties de la Cisjordanie. Selon les règles des Nations Unies, il s’agirait d’une très grave violation du droit international, a-t-il martelé.
Annexer la Cisjordanie serait une «très grave violation du droit international»
« Je suis profondément préoccupé par la menace existentielle à l’intégrité et la contiguïté du Territoire palestinien occupé de Gaza et de Cisjordanie », a déclaré Antonio Guterres lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient. « De hauts responsables israéliens parlent ouvertement d’une annexion formelle de la totalité ou de parties de la Cisjordanie dans les mois qui viennent. Toute annexion de la sorte serait une très grave violation du droit international », a-t-il insisté, alors que le retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche ravive en Israël le débat sur cette question sensible.
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Les partisans de l’annexion galvanisés par l’arrivée de Trump
Cette réunion se passe en même temps que Donald Trump vient de prêter serment, or lors de son premier mandat, le président américain avait notamment présenté un plan prévoyant l’annexion par Israël de près de 30% de la Cisjordanie. Et l’intention de Donald Trump de nommer Mike Huckabee, proche des milieux israéliens pro-colonisation, au poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël, a galvanisé les partisans de l’annexion.
Répétant son soutien à une solution à deux États, « avec Israël et la Palestine vivant côte-à-côte en paix et sécurité », Antonio Guterres a d’autre part appelé à un « effort collectif » pour permettre « la réunification effective de Gaza avec la Cisjordanie, aux niveaux politique, économique, social et administratif ». Une conférence sur le sujet doit d’ailleurs se tenir le 25 juin 2025 à New York, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite. Maged Abdelaziz, l’ambassadeur de la Ligue des pays arabes aux Nations unies, a rappelé que la Cour internationale de justice a demandé à Israël de mettre fin à sa présence dans les territoires occupés.
Antonio Guterres a également salué comme une « lueur d’espoir » l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur dimanche à Gaza en parallèle de la libération d’otages. « Maintenant, les parties doivent respecter leurs engagements et appliquer l’accord totalement. J’appelle les parties à assurer que cet accord mène à la libération de tous les otages et à un cessez-le-feu permanent à Gaza , a-t-il ajouté. Plusieurs pays, comme la Grande-Bretagne, ont exhorté Israël à ne pas mettre en danger la capacité de l’UNRWA à fonctionner, ce qui fragiliserait encore plus l’aide apportée aux réfugiés palestiniens.

