Haute cour de justice : La Commission d’instruction installée le 8 janvier

Un processus électoral pour la désignation de l’Assesseur du Doyen de la Faculté de médecine n’a pu aller à son terme, en n’appliquant pas les règles établies depuis des décennies, afin de bloquer une candidate qui avait des chances d’être élue. La patate chaude a été renvoyée au Rectorat. Mais on peut parier que cette affaire ne manquera pas de laisser des séquelles.Par M. GUEYE –

Une chose inédite s’est déroulée, le samedi dernier 28 décembre, à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Uni­versité Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). L’élection du Vice-doyen de la Faculté n’a pu aboutir, et l’affaire a été renvoyée à l’arbitrage du Recteur. Une chose jugée totalement incompréhensible par tous les anciens dirigeants de l’Ucad.

Pour contextualiser les faits, il faut indiquer que l’élection a opposé les Professeurs Fatou Samba Ndiaye, spécialiste en hématologie clinique, chef du service d’hématologie clinique de l’hôpital Dalal Jamm, et Massamba Diouf, épidémiologiste, spécialiste en santé pu­blique.

Le scrutin, à bulletin secret, n’a pu départager les deux concurrents, et contre toute attente, le dossier a été transmis au Recteur pour une décision quelconque. Ce qui est une première. Deux enseignants qui ont pris part au vote ont exprimé leur indignation devant cette manière de faire. L’un d’eux a indiqué au journal Le Quotidien que cela était une première.

«Chacun des candidats a obtenu 145 voix. La tradition académique de l’université a toujours été qu’il n’y a pas d’élection à deux ou plusieurs tours. Les candidats ont toujours été élus au premier tour», explique l’une des personnes qui ont accepté de parler au journal. Elle va ajouter pour préciser que pour départager les parties, on met en avant les critères des diplômes. «La personne qui a été la première à obtenir le grade le plus élevé est choisie. Si cela ne suffit pas, on regarde aussi la personne la plus âgée à avoir le grade le plus élevé.»

Si ces deux critères de grade et d’ancienneté étaient respectés, le Professeur Fatou Samba Ndiaye aurait été désignée haut la main comme Vice-doyen de la Faculté. Ses partisans ne comprennent pas pourquoi, une première dans l’histoire de l’Ucad, cette tradition n’a pas été respectée. La concernée ne se l’explique pas non plus, elle qui se contente de rappeler que, selon elle, elle aurait dû bénéficier de la tradition, et ne comprend pas pourquoi ses pairs ont décidé, en ce moment, de faire fi de cette manière de procéder.

Interpellé, le Doyen de la Faculté, le Pr Bara Ndiaye, a exprimé sa volonté de ne pas répondre aux questions. Il a signalé que cette affaire n’était plus de son ressort, le dossier étant transmis au Rectorat. «Ce n’est pas moi qui organise les élections. Même pour le poste de doyen, ce n’est pas moi qui organise. Je n’ai à répondre à aucune question.» Un son de cloche presque identique à celui du Pr Massamba Diouf. Ce dernier, non satisfait de voir un journaliste posséder son contact téléphonique, a au préalable voulu récuser l’argument de la protection des sources. Semblant se raviser, il a voulu s’abriter derrière «les textes qui régissent l’université», en nous renvoyant au décret 2021-1500 du 16 novembre 2021.

Malheureusement, ce texte, s’il parle de l’élection du Doyen et de son Assesseur, qui «se déroule en un seul tour», précise seulement que «le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix est désigné vainqueur». La tradition du choix des critères de diplômes et d’ancienneté, étant de l’ordre de l’oralité et de la coutume, n’est pas indiquée. Mais ni le Doyen ni le Pr Diouf ne l’ont pas contestée. Quelle qu’en soit l’issue, on peut craindre que cette élection ne creuse un fossé partisan au sein de la Faculté. Du fait des critères partisans.
[email protected]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *