Loi pour interdire TikTok: l’application saisit la Cour suprême américaine et courtise Trump
Le réseau social TikTok a demandé lundi à la Cour suprême américaine de suspendre l’application d’une loi contraignant sa maison mère chinoise à le vendre d’ici un mois sous peine d’être interdite aux États-Unis. Selon NBC News, le patron de TikTok devait aussi rencontrer le président-élu Donald Trump.
La très populaire application TikTok a demandé lundi 16 décembre à la Cour suprême américaine de suspendre l’application d’une loi contraignant sa maison mère chinoise ByteDance à la vendre d’ici un mois sous peine d’interdiction aux États-Unis.
Le même jour, selon NBC News, le patron de TikTok Shou Zi Chew devait rencontrer Donald Trump. Le président élu américain a assuré en conférence de presse plus tôt dans la journée avoir un « faible » pour le réseau social.
Le Congrès a adopté en avril à une large majorité la loi contre TikTok, dans le but de prévenir les risques d’espionnage et de manipulation des utilisateurs de la plateforme par les autorités chinoises.
Aussitôt promulguée par le président Joe Biden, cette loi fixe à ByteDance la date limite du 19 janvier pour s’exécuter.
TikTok, qui revendique 170 millions d’utilisateurs actifs aux États-Unis, a contesté à plusieurs reprises avoir transmis des informations au gouvernement de Pékin et assuré qu’il refuserait toute requête éventuelle en ce sens.
Le réseau social a été débouté le 6 décembre de son recours contre cette loi par la cour fédérale d’appel de Washington, qui a également rejeté le 13 décembre sa demande de suspension.
Trump a un « faible » pour TikTok
Comme ils l’avaient annoncé, Tiktok et Bytedance saisissent donc la Cour suprême pour lui demander dans l’immédiat de suspendre l’application de la loi. Ils indiquent qu’ils présenteront ensuite leur recours sur le fond devant la Cour au nom du Premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d’expression.
« Le Congrès a adopté une restriction massive et sans précédent de la liberté de parole », affirment-ils dans leur demande de suspension, soulignant que la loi devait entrer en vigueur à la veille de l’investiture du nouveau président, Donald Trump.
Celui-ci avait lui même tenté de bannir TikTok à l’été 2020, lors de son premier mandat, à coup de décrets exécutifs qui avaient été rejetés par la Justice. Il a depuis fait volte-face, enjoignant les électeurs attachés au service à voter pour lui.
Le républicain voit dans TikTok une alternative à Facebook et Instagram, les deux plateformes de Meta qui l’avaient temporairement banni après son soutien aux émeutiers du Capitole début 2021.
Lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago lundi, complexe hôtelier où réside désormais Donald Trump, il a déclaré avoir un « faible » pour l’application et précisé que son équipe se pencherait sur le sujet.
TikTok a, de son côté, à nouveau dénoncé lundi « une censure massive ». Une interdiction « ferait perdre aux petites entreprises sur TikTok plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires et coûterait aux créateurs de contenu presque 300 millions de dollars de manque à gagner, selon les estimations », a ajouté l’entreprise.
Avec AFP