France: menacé de censure, Michel Barnier veut croire qu’une sortie de crise est «possible»

Un « réflexe de responsabilité » des députés est « possible » pour éviter la censure de l’exécutif, a jugé mardi 3 décembre le Premier ministre français Michel Barnier dont le gouvernement pourrait tomber le lendemain par les voix jointes de la gauche et de l’extrême droite.

« Je pense que c’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité ou, au-delà des différences politiques, des divergences, des contradictions normales dans une démocratie, on se dise qu’il y a un intérêt supérieur », a-t-il déclaré dans les journaux télévisés de France 2 et TF1.

« Je pense que l’intérêt supérieur du pays, le bien commun, l’intérêt national, ça veut dire quelque chose », a-t-il ajouté. Michel Barnier a cependant écarté la possibilité d’être renommé à Matignon s’il était censuré, s’interrogeant sur « le sens » d’un tel scénario.

« J’ai envie de servir. Je vous ai dit que c’est un grand honneur. Mais qu’est-ce que cela [une renomination comme Premier ministre, NDLR] a comme sens ? », a-t-il demandé. « Si je tombe demain, après-demain, on me retrouve là comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé ? »

Aujourd’hui, « ce n’est pas moi qui suis en cause », « cela dépasse très largement ma seule condition », a ajouté le chef du gouvernement qui avait dit en arrivant avoir « découvert » une situation budgétaire difficile, avec un déficit qui devrait atteindre 6,1 % du PIB en 2024.

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Michel Barnier met à nouveau en garde en cas de censure

« Si la motion de censure passe, tout sera plus difficile et plus grave », a-t-il de nouveau mis en garde. Le Premier ministre a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement pour adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN) ont par la suite déposé des motions de censure, qui seront débattues mercredi à partir de 16h00 pour un vote vers 20h00. 

Le renoncement de dernière minute sur le projet de déremboursement des médicaments en 2025, qui visait à convaincre le RN de ne pas se tourner vers la censure, n’aura pas suffi. Le RN demandait en outre l’abandon de la désindexation des retraites sur l’inflation dès le 1ᵉʳ janvier, ce qu’il n’a pas obtenu.

Interrogé sur cette concession, annoncée à la suite d’une discussion avec Marine Le Pen, le Premier ministre a affirmé qu’il y avait eu « une écoute, du respect », tout en accusant la cheffe de file du RN d’être « entrée dans une sorte de surenchère ».

« On n’est pas dans du marchandage, on n’est pas dans du chantage », a-t-il défendu sur France 2 et TF1.

SOURCE RFI

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