Un feu vert américain avant tout “symbolique”? “Nul besoin d’armes à longue portée”
L’autorisation accordée par le président américain Joe Biden à l’Ukraine d’utiliser des missiles ATACMS pour frapper la Russie est essentiellement symbolique et plus importante d’un point de vue politique que militaire, estime l’ex-colonel et spécialiste Défense, Roger Housen. “Pour ce qui est des combats à courte distance autour de Koursk, les Ukrainiens n’ont pas besoin d’armes à longue portée mais de munitions et d’armes antichars.”
A. FO Source: Belga
Joe Biden n’a autorisé l’emploi des ATACMS que pour venir en aide aux troupes se battant autour de la région russe de Koursk, ont confié des sources au New York Times. La Maison-Blanche n’a pas encore confirmé cette information qui serait induite par la présence de troupes nord-coréennes dans la région.
Combats à Koursk
À Koursk, les unités ukrainiennes sont retranchées, explique Roger Housen. “C’est un combat arme contre arme, char contre char. Nul besoin d’armes à longue portée mais plutôt de munitions et d’armement antichars. Les positions ukrainiennes sur le front n’évolueront pas sensiblement par cette décision américaine.” Les missiles ATACMS peuvent atteindre des cibles jusqu’à 300 kilomètres, ce qui, compte tenu des restrictions actuelles, les rend particulièrement utiles pour attaquer les lignes d’approvisionnement en munitions et en carburant derrière les lignes russes, affirme encore l’ancien colonel.
Un pas de plus franchi
L’annonce de Biden signifie néanmoins qu’un pas de plus a été franchi. “Cette décision pourrait convaincre les alliés européens d’également laisser tomber leurs réticences”, exprime Roger Housen. La France et le Royaume-Uni limitent aussi l’usage que peuvent faire les Ukrainiens du matériel fourni. Et le chancelier allemand Olaf Scholz refuse toujours de fournir des missiles Taurus.
À quoi s’attendre ?
Selon l’ex-colonel, la réaction de la Russie devrait se limiter à une rhétorique musclée. “Un problème se pose toutefois: les cibles des ATACMS sont détectées par des satellites américains et britanniques. L’implication de l’Occident va s’accroître, car il va maintenant identifier des cibles sur le territoire russe.”