Décès de l’ancien ministre des Finances : Moustapha BÂ range ses dossiers

Un des piliers des finances publiques du Sénégal s’est en allé. Il connaissait les rouages des finances publiques sur le bout des doigts. Mamadou Moustapha Bâ, dernier ministre des Finances et du budget sous le régime de Macky Sall, s’est éteint hier, à Montpellier, suite à une courte maladie.Par Dialigué FAYE –

Le Sénégal a perdu hier, un de ses meilleurs ministres des Finances et du budget de façon brutale. Mamadou Moustapha Bâ dit «Bosquier» s’est éteint hier, à Montpellier, suite à une courte maladie, à l’âge de 59 ans. Avec sa disparition, le monde des finances publiques sénégalaises perd un de ses As. Il a marqué l’histoire économique du pays par ses compétences, son humilité, son intégrité et sa détermination. Bosquier connaissait les rouages des finances publiques sur le bout des doigts. A preuve, l’enfant de Nioro du Rip séduisait tout le monde à chaque fois qu’il abordait ces questions ; tellement il maîtrisait les finances publiques et l’économie. «En matière de coopération et de budget, il n’y a aucun Sénégalais plus compétent que lui. C’est un homme compétent et généreux. C’est l’un des fonctionnaires les plus compétents dans ce pays. Un grand artisan du Plan Sénégal émergent», a dit Amadou Ba, dimanche dernier, la veille de son décès à Nioro. La tête de liste de la coalition «Jamm ak njarin» était de passage dans la ville de Maba Diakhou Bâ, pour les besoins de la campagne des Législatives du 17 novembre 2024 où il a rendu un vibrant hommage au défunt.

Il était ministre des Finances et du budget dans les gouvernements Ba I et II.
Un choix qui a été salué par son prédécesseur, Abdoulaye Daouda Diallo, du fait de sa maîtrise de la «grande maison des finances» pour y avoir déjà effectué trente années de service. Pour ADD, Moustapha Bâ jouait quasiment le rôle de doublon en l’assistant avec professionnalisme, sérieux et dévouement dans ses tâches. Raison pour laquelle il ne se faisait pas de doute que son successeur pourrait réussir sa mission et continuer à tenir haut le flambeau de ce département stratégique pour le pays.

Il faisait l’unanimité

Il défendait les projets de loi des Finances, les orientations du gouvernement avec éloquence. Ses compétences ont été même saluées par les députés lors dernier jour du marathon budgétaire 2023, par un «standing ovation». Aussi bien les députés de l’opposition que ceux de la majorité, tout le monde s’était accordé sur la pédagogie, le professionnalisme, la courtoisie, le sens du devoir et bien plus encore de Mamadou Moustapha Bâ.

Même les plus critiques lui avaient décerné leur satisfecit : «vous êtes parmi les rares personnes du gouvernement de Macky Sall avec qui je peux parler. J’ai du respect et de l’admiration pour des cadres sénégalais comme vous, qui sont nombreux dans le pays. Et sans eux, la situation aurait sans doute été pire. Car ils résistent à leur manière», avait témoigné Guy Marius Sagna.

Embouchant la même trompette, un autre député de la coalition Yewwi askan wi, Ahmed Dicko, soutenait que «Mamadou Moustapha Bâ fait partie de ceux qui, au-delà de ce gouvernement, seraient utiles à n’importe quelle équipe successeuse». Et sous une salve d’applaudissements, il dit : «Honorables députés, vous allez me manquer. Merci pour tout. Merci.» Comme s’il savait que c’était son tout dernier rendez-vous avec l’Assemblée nationale. Oui, les députés vont lui manquer ; comme lui aussi va manquer aux Sénégalais.

Né le 6 août 1965 à Nioro du Rip, Mamadou Moustapha Bâ avait un riche parcours. Entre 1992 et 2000, M. Bâ était chargé de programmes à la Direction de la coopération éco­nomique et financière (Dcef). Puis de 2001 à 2006, il était chef du bureau primaire de la Dcef. En 2007, il devient le directeur-adjoint de la coopération économique et financière, avant de prendre la tête de cette direction en mai 2012, jusqu’en octobre 2014. Diplômé de l’Ecole nationale d’économie appliquée de Dakar en 1991, M. Ba est également titulaire d’un diplôme de politique de développement et un Master en gestion et administration publique à l’Institut de politique et de gestion du développement de l’Université d’An­vers, d’où il est sorti major de sa promotion en 1998 et 1999.

Il a été nommé le 17 septembre 2022 ministre des Finances et du budget en remplacement de Abdoulaye Daouda Diallo. Un poste qu’il a occupé jusqu’à l’avènement du régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en mars 2024.

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